samedi 11 janvier 2014

Bilan contrasté pour la chimie française en 2013


 
 
Bilan contrasté pour 
la chimie française en 2013
 
Production en hausse mais chiffre d’affaires à la baisse, chimie de base en difficulté contre spécialités dynamiques... Le bilan de l’Union des industries chimiques pointe l’importance de la compétitivité-énergie et de la montée en gamme du secteur. C’est un bilan contrasté qu’a dressé Philippe Goebel, le président de l’Union des industries chimiques (UIC) à l’occasion de ses vœux à la presse, jeudi 9 janvier. Après une chute de 1,5% en 2012, l’UIC prévoit une reprise de 0,5% en volume de la production chimique en France en 2013. Et espère une progression de 1,3% en 2014 grâce au dynamisme des spécialités chimiques et des savons, parfums et produits d’entretien. La chimie de base, minérale et organique, devrait poursuivre sa stagnation. Reste que le chiffre d'affaires de l’ensemble de l’industrie est à la baisse à cause de l’effet prix : l’Insee anticipe ainsi une baisse de 1,7% sur les dix premiers mois de 2013. Alors que l’UIC est constituée à 80% de PME, ces dernières résistent plutôt bien car elles sont majoritairement exportatrices. Résultat, la balance commerciale du secteur serait positive en 2013, à 5 milliards d’euros, soit un milliard d’euros de hausse sur un an. Les Etats-Unis favorisés par les gaz de schiste. "Nous avons une vision positive de l'activité de notre secteur et de la capacité de nos produits à se retrouver dans les solutions du futur pour le développement durable (panneaux photovoltaïques, éoliennes...), explique Philippe Goebel. Mais nous avons une vraie préoccupation pour la partie amont du secteur, la chimie de base, à cause du prix de l'énergie." Dans ce segment, les combustibles et les matières premières peuvent atteindre 20%, voire plus de la moitié, du prix de revient d’un produit. Or le prix du gaz est trois à quatre fois moins cher aux Etats-Unis, qui bénéficient notamment de l’extraction du gaz de schiste, un atout à la fois comme énergie et comme matière première. L’UIC a donc demandé à la société Carbone 4 de réaliser une enquête d’impact sur le prix du gaz pour la fin du premier trimestre. Elle devrait lui permettre d’évoquer à nouveau le sujet avec le gouvernement.Trouver un avenir pour les sites de chimie de base. "Nous investissons pour améliorer la compétitivité de nos installations pour pallier le prix de l’énergie, mais l’écart est tel que la chimie de base en Europe aura du mal à résister si d’aventure le prix de l’énergie reste à ce niveau", affirme Philippe Goebel. Alors que la chimie a globalement retrouvé son niveau d’activité d’avant-crise, la chimie de base s’est écroulée de 15 à 18% par rapport à 2007, selon Daniel Marini, directeur des affaires économiques et internationales de l’UIC. L’enjeu actuel ne serait pas "de fermer des sites, mais de transformer ou remplacer des activités en difficultés à cause de problème de coûts, par d’autres à forte valeur ajoutée du fait de leur technicité, et plus à même de résister à la compétition internationale", estime Philippe Goebel. Malgré des dossiers symboliques comme l’usine d’Huningue (Haut-Rhin) de BASF ou la reprise de Kem One, l’érosion des emplois serait stable, avec une baisse annuelle de 1% (soit 1500 à 1800 postes) depuis 2010.

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