Quand j’étais gosse, haut comme trois pommes
J’parlais bien fort pour être un homme
J’disais : je sais, je sais, je sais, je sais
C’était l’début, c’était l’printemps
Mais quand j’ai eu mes dix-huit ans
J’ai dit : je sais, ça y est, cette fois, je sais
Et aujourd’hui, les jours où je m’retourne
J’regarde la Terre où j’ai quand même fait les cent pas
Et je n’sais toujours pas comment elle tourne !
Vers vingt-cinq ans, j’savais tout : l’amour, les roses, la vie, les sous
Tiens oui l’amour ! J’en avais fait tout l’tour !
Mais heureusement, comme les copains,
j’avais pas mangé tout mon pain :
Au milieu de ma vie, j’ai encore appris.
C’que j’ai appris, ça tient en trois, quatre mots :
Le jour où quelqu’un vous aime, il fait très beau
J’peux pas mieux dire : il fait très beau !
C’est encore ce qui m’étonne dans la vie
Moi qui suis à l’automne de ma vie
On oublie tant de soirs de tristesse
Mais jamais un matin de tendresse !
Toute ma jeunesse, j’ai voulu dire « je sais »
Seulement, plus je cherchais, et puis moins j’savais
Il y a soixante coups qui ont sonné à l’horloge
J’suis encore à ma fenêtre, je regarde, et j’m’interroge :
Maintenant je sais, je sais qu’on n’sait jamais !
La vie, l’amour, l’argent, les amis et les roses
On n’sait jamais le bruit ni la couleur des choses
C’est tout c’que j’sais ! Mais ça, j’le sais !
Interprète : Jean Gabin
Paroles: Jean-Loup Dabadie. Musique: Philip Green – 1974
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