jeudi 20 février 2014

Le POINT, Le FIGARO, LIBERATION : Facebook s'offre la messagerie WhatsApp pour 16 M$ soit 11 M€

WhatsApp est l'une des applications pour smartphones et tablettes les plus populaires au monde.Facebook s'offre la messagerie WhatsApp pour 16 M$ soit 11 M€
http://www.lefigaro.fr Par Benjamin Ferran le 20/02/2014


Le réseau social met la main sur une application utitlisée chaque mois par plus de 450 millions de personnes. C'est sa plus grosse acquisition à ce jour. Facebook frappe un grand coup dans la messagerie mobile. Mercredi soir, le réseau social a annoncé le rachat surprise de l'application WhatsApp, pour la somme astronomique de 16 milliards de dollars (11 milliards d'euros), dont 4 milliards en cash et 12 milliards en actions. Les fondateurs et les employés de WhatsApp ­recevront 3 milliards de dollars supplémentaires sous forme de stock-options, portant le total de l'opération à 19 milliards de dollars. À ce prix, Facebook récupère une des applications pour smartphones et tablettes les plus populaires au monde. Chaque mois, plus de 450 millions de personnes utilisent WhatsApp dans le monde, dont 70% se connectent quotidiennement, pour s'envoyer gratuitement des messages, en lieu et place des SMS. C'est deux fois plus par exemple que le nombre d'utilisateurs actifs de Twitter. Quelque 19 milliards de messages sont envoyés chaque jour, et 34 milliards reçus, autant que de textos qui transitent chez les opérateurs télécoms.
Le triomple du modèle «freemium»
Comme l'application de photos Instagram, rachetée 715 millions de dollars par Facebook en 2012, WhatsApp conservera son nom et son indépendance. La société, créée en 2009, n'emploie qu'une cinquantaine de personnes et avait seulement levé 8 millions de dollars pour assurer son développement. Ses résultats financiers n'ont jamais été communiqués. «On gagne de l'argent mais la chose importante n'est pas la monétisation. On se concentra dessus un jour mais pour l'instant le but principal c'est que le service de WhatsApp fonctionne», expliquait récemment son cofondateur Jan Koum, propulsé milliardaire. L'usage de WhatsApp est gratuit la première année et sans publicité, y compris pour correspondre vers l'étranger, après quoi l'accès est facturé 0,72 euro par an. Ce succès montre toute la puissance du modèle «freemium», qui permet d'attirer un grand nombre d'utilisateurs avec un service offert au premier abord.
L'action Facebook en baisse
Le rachat de WhatsApp traduit la volonté de Facebook de multiplier les applications mobiles, pour s'imposer comme le centre des communications sur smartphones et tablettes. Le réseau social avait d'ailleurs développé un concurrent de WhatsApp, Facebook Messenger. Mark Zuckerberg avait tenté de racheter en vain Snapchat, une autre application de messagerie très populaire, pour 4 milliards de dollars. Un autre poids lourd de la messagerie sur smartphones, Viber, a été racheté la semaine dernière par le japonais Rakuten pour 900 millions de dollars. Le rachat de WhatsApp, annoncé après la clôture de la Bourse, a été accueilli avec tiédeur. Le titre Facebook perdait 2% dans les transactions hors séance vers minuit. Il s'agit de la plus importante acquisition de l'histoire du réseau social, de la plus importante pour une application mobile et d'une des plus imposantes dans le secteur des nouvelles technologies. Google avait déboursé 12,5 milliards de dollars pour acheter le fabricant de mobiles Motorola en 2011, revendu depuis au chinois Lenovo. Microsoft avait acquis Skype pour 8,5 milliards de dollars, et Nokia pour 7,2 milliards.




Le service de messagerie Whatsapp a été racheté par Facebook pour 16 milliards de dollars, mercredi.Que veulent dire les chiffres ? Les zéros ont-ils encore un sens quand Facebook en aligne autant dans la case «montant» de son chéquier ? Après s’être payé Instagram pour un milliard de dollars en 2012, ce qui nous paraissait déjà beaucoup pour une petite appli de photos vieillies, voilà que le réseau social annonce racheter… l’application Whatsapp, une messagerie instantanée pour smartphones, pour seize fois ce prix. Oui : 16 milliards de dollars. Sur ce total, 4 milliards de dollars seront versés en numéraire et les 12 milliards restants en actions Facebook. Le groupe prévoit en outre de verser 3 milliards de dollars en actions aux fondateurs et aux salariés de Whatsapp sur une période de quatre ans après le bouclage de l’opération.  Pourquoi Whatsapp, dont beaucoup de mobinautes n’ont encore jamais entendu parler ? Eh bien, parce que c’est là que se retrouve aujourd’hui la jeune génération, plutôt que sur Facebook. Les adolescents se doivent d’avoir un profil sur Facebook pour la vitrine, expliquaient-ils devant la caméra de Libération. Parfaitement conscients que leur vie privée ne restera pas privée longtemps sur le réseau social au milliard de membres, où traînent même leurs parents et grands-parents, ils n’y mettent qu’une poignée de contenus bien sélectionnés pour faire reluire leur identité en ligne. Mais les secrets s’échangent désormais sur Snapchat, WhatsApp, Line et autres applications récentes de messagerie instantanée qui remettent les échanges intimes et privés à l’ordre du jour. Snapchat est la plus populaire des applis, avec son système de photos et vidéos qui s’autodétruisent après visionnage. Facebook ne s’y est pas trompé, et aurait proposé 3 milliards de dollars en novembre pour racheter la start-up. Ca n’a pas marché. Changement de stratégie : Facebook se met alors à marcher dans les pas de Snapchat en copiant ses fonctionnalités sur Instagram, qu’il possède.


Mark Zuckerberg a annoncé mercredi l'acquisition la plus importante de l'histoire de son réseau social : une application de messagerie instantanée.  
Mark Zuckerberg, le patron de Facebook. © Paul Sakuma/AP/SIPA
Facebook a annoncé mercredi la plus grosse acquisition de son histoire en mettant sur la table la somme faramineuse de 19 milliards de dollars en numéraire et en actions pour racheter l'application de messagerie mobile WhatsApp. "WhatsApp est en voie de connecter un milliard de personnes. Les services qui atteignent ce niveau ont tous une valeur incroyable", a commenté le P-DG fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg. Le premier réseau social mondial sur Internet va payer 16 milliards de dollars pour racheter cette application populaire et en forte croissance : sur cette somme, 4 milliards de dollars seront versés en numéraire, et environ 12 milliards de dollars en actions Facebook.Les 3 milliards restants correspondent à des primes en actions Facebook qui seront versées aux fondateurs et aux salariés de WhatsApp sur les quatre années suivant le bouclage de la transaction. Le patron fondateur de WhatsApp, Jan Koum, va en outre obtenir un siège au conseil d'administration du réseau social. L'accord entre les deux groupes prévoit en outre de grasses indemnités pour WhatsApp si l'opération venait à être annulée, y compris faute d'obtenir le feu vert des autorités de la concurrence : Facebook devra alors lui verser 2 milliards de dollars, partagés à 50-50 entre numéraire et actions.

450 millions d'utilisateurs mensuels

Facebook souligne que WhatsApp compte plus de 450 millions d'utilisateurs mensuels, dont 70 % actifs quotidiennement, et que plus d'un million de personnes ouvrent un compte chaque jour. Quant au nombre de messages envoyés via ce service, il "approche le volume entier des SMS des opérateurs télécoms mondiaux", assure-t-il. L'annonce n'a pas vraiment enthousiasmé les investisseurs à la Bourse de New York, où l'action Facebook perdait 2,51 % à 66,35 dollars vers minuit (heure de Paris) dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle.Facebook, qui vient de fêter son dixième anniversaire, n'avait jamais payé aussi cher pour une acquisition. Le record était détenu jusqu'ici par l'application de partage de photos Instagram, achetée en 2012 pour un prix initialement annoncé d'un milliard de dollars (et ramené en fin de compte à 715 millions car Facebook avait déjà payé en partie avec ses propres titres, dont le cours avait entre temps beaucoup baissé). Le réseau social compte d'ailleurs avoir la même approche avec WhatsApp qu'avec Instagram : l'application conservera sa marque ainsi que son siège social à Mountain View en Californie, et continuera de fonctionner indépendamment, et en parallèle à l'application de messagerie existante de Facebook.

Retenir les jeune


"La transaction est vraiment massive, et cela va faire parler d'une bulle", prévient dans une première réaction Greg Sterling, analyste chez Opus Research. Il souligne que Facebook prend un gros risque, car "dans les médias sociaux, il y a le truc à la mode, et l'année suivante, ça peut être une autre application avec une croissance extrêmement rapide." Pour lui, l'opération résulte de "la frustration de Facebook de ne pas pouvoir acheter Snapchat", une autre application populaire actuellement, spécialisée dans les messages éphémères, qui aurait, selon la presse, refusé une offre à 3 milliards de dollars du réseau social. Mais Facebook a en outre "vraiment besoin de véhicules pour attirer les utilisateurs les plus jeunes, et Instagram ne va pas faire cela tout seul". Même s'il reste pour l'heure le roi des réseaux sociaux, Facebook est confronté depuis quelques semaines à des craintes de lassitude de ses plus jeunes utilisateurs, plus séduits par de jeunes concurrents comme Snapchat justement. "C'est tentant de voir cela comme un signe que Facebook a peur de perdre les adolescents. Oui, l'entreprise doit travailler dur pour maintenir l'engagement des jeunes. Mais la réalité, c'est que Facebook travaille dur pour maintenir l'engagement de tous ses utilisateurs, quel que soit leur âge", nuance Nate Elliott, un analyste du cabinet de recherche Forrester. "C'est pour cela", conclut-il, "que leurs 1,2 milliard d'utilisateurs mensuels continuent de visiter le site de plus en plus souvent, au lieu de s'en éloigner".



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