le 07/07/2014 par Lenergeek
Dans
le cadre de son plan national pour la modernisation des unités de
production thermique, le grand chantier de la centrale à charbon EDF
de Cordemais (Loire-Atlantique) démarrera en mars 2015 et nécessitera
un investissement de 350 millions d’euros. Une opération qui vise tout
d’abord à améliorer les performances et à prolonger la durée de vie de
la centrale et de ses deux unités charbon de 600 mégawatts chacune mises
en service au début des années 1980.
Améliorer les performances et réduire les émissions
La
centrale thermique de Cordemais devrait donc pouvoir fonctionner
jusqu’en 2035. C’est en tous le souhait du groupe EDF qui confirme ainsi
la nécessité de conserver la centrale thermique la plus puissante de
France avec 2.600 mégawatts installés. Si le sort des deux tranches au
fioul n’est pas encore scellé (elles fermeront quoi qu’il en soit d’ici
2023 en vertu des futures normes européennes sur les émissions),
les deux unités de production au charbon de 600 MW vont bénéficier d’un
programme de modernisation complet.
D’un point de vue technique,
les turbines devraient être entièrement démontées afin que soit
effectuée une révision complète du rotor et de la partie fixe de
l’alternateur, ainsi qu’une rénovation des chaudières. Le dépoussiéreur,
qui permet de capter 99,9% des particules de charbon et 90% du dioxyde
de souffre sera également rénové. Une nouvelle salle de commande en mode
numérique est également prévue pour remplacer la salle de contrôle
analogique actuellement en fonctionnement. Ajouté à cela, un
investissement de près de trente millions d’euros sera tout
particulièrement réservé à l’installation d’une nouvelle salle de
pompage dans la Loire, pour protéger au mieux la faune et la flore du
fleuve.
L’ensemble de ces aménagements prévus dans le cadre d’un
chantier de plus de deux ans sur la période 2015-2016 permettra donc
d’améliorer de manière significative ses performances en divisant par
deux son taux d’indisponibilité mais également de réduire
considérablement son impact environnemental et de respecter ainsi les
nouvelles normes d’émissions atmosphériques.
Des retombées importantes pour l’économie locale
De plus, comme l’affirme Denis Florenty,
directeur de la centrale électrique, avec plus de 350 millions d’euros
d’investissements, le chantier de rénovation de la centrale EDF de
Cordemais entraînera des « retombées directes » et très positives sur
l’activité économique locale. En effet, c’est plus de 1500 salariés
d’entreprises sous-traitantes qui devraient intervenir sur le site
durant ces deux années de travaux, auxquels s’ajouteront bien sûr les
500 salariés du groupe déjà sur place. Pour cela, EDF a fait appel à
quatorze entreprises partenaires et attributaires des marchés dont
Alstom, Mabris, Clemessy, Howden ou encore Ekium.
Une chance donc
pour les entreprises locales qui auront jusqu’à la fin de l’été 2014
pour amorcer la phase de contractualisation. 53 d’entre elles installées
en Loire-Atlantique et une basée dans le Morbihan ont déjà participé,
le lundi 30 juin dernier, à une « rencontre industrielle Charbon
2035″organisée par EDF et la CCI Nantes Saint-Nazaire et dont l’objectif
était de faciliter la prise de contacts entre les entreprises
sous-traitantes et les quatorze entreprises attributaires des marchés
d’EDF.
Le groupe énergétique français entend donc dans ce sens
faire de la promotion de l’emploi local sa « priorité ». Comme l’ajoute
Denis Florenty , « favoriser des entreprises locales est pour nous
l’occasion de bénéficier de compétences spécifiques existant sur le
territoire », mais aussi de « mener à bien le volume d’activité dans un
délai restreint ».
EDF a d’ailleurs déjà entrepris des
investissements conséquents dans le seul but de pouvoir accueillir ces
1500 salariés potentiels dans les meilleures conditions. Près de six
millions d’euros d’aménagements sont actuellement mis en œuvre (bureaux,
places de parking, conciergerie, etc.).
Le plan national d’EDF Charbon 2035
Si
les centrales thermiques du Cordemais et du Havre (160 millions d’euros
d’investissements prévus), vont donc effectivement bénéficier
d’aménagements et de quelques décennies de fonctionnement
supplémentaires, le plan national du groupe EDF, intitulé Projet charbon
2035, prévoit en parallèle la suppression de sept unités (de 250
mégawatts) sur dix, dans l’Est, le Nord et la région parisienne. « Nous
devrons demain faire la même chose avec trois unités seulement, en
améliorant la performance des machines , avec plus de flexibilité de la
production », a expliqué le directeur de la centrale de Cordemais. Un défi donc pour l’énergéticien français dont le programme de modernisation du parc thermique prévoit
toutefois le mise en service de nouveaux moyens de production (turbines
à combustion, cycle combiné gaz) d’une puissance équivalente à celle
des tranches à charbon qui vont fermer. Le parc thermique demeure en
effet indispensable à EDF pour ajuster à la production à la demande,
une tâche qui deviendra de plus en plus complexe avec la montée en
puissance des énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien et le
solaire.
EDF prolonge jusqu’en 2035 les tranches charbon de la centrale de Cordemais http://www.usinenouvelle.com Par JACQUES LE BRIGAND - le 30/06/2014
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