http://www.usinenouvelle.com Par Gaëlle Fleitour - le
C’est un plan ambitieux, avec pas moins de 45 projets, dont la feuille
de route a été validée le 2 juillet par Arnaud Montebourg. L’occasion
pour les industriels de la chimie de s’engager aussi dans la voie de la
transition énergétique.
Les trois axes n’ont pas changé, mais ils sont désormais chiffrés. La
feuille de route du plan industriel "chimie verte et biocarburants" a
été validée, mercredi 2 juillet, par Arnaud Montebourg. Ambitieux, le
plan prévoit deux milliards d’euros d’investissements industriels d’ici à
2020, 5 000 emplois créés ou pérennisés.
Pas moins de de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires doivent être
générés à terme. Comment ? Grâce à une quarantaine de projets répondant à
trois axes bien ancrés dans l’actualité de la transition énergétique et
de la réduction des émissions de CO2.
La chimie fossile, pas oubliée
Le premier axe, réduire l’impact environnemental de la chimie et
apporter aux autres secteurs des solutions pour réduire leur empreinte,
fera la part belle à l’amélioration des procédés. En utilisant notamment
la biotechnologie, mais aussi des matières premières recyclées ou de
nouveaux matériaux. Pour le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg,
l’objectif est de "favoriser la conversion des entreprises pour qu'elles utilisent des procédés plus propres et moins consommateurs d'énergie".
De nombreux industriels sont positionnés : Adisseo, Sofiproteol, Deinove, Arkema,
Novacap… Un enjeu important, confie à L’Usine Nouvelle
Pascal Barthélemy, le directeur général adjoint d’IFP Énergies Nouvelles
et chef de file de ce plan industriel. "C’était bien de souligner
que la chimie verte n’est pas que la chimie du végétal. La chimie est
d’abord basée sur du fossile, avec son contexte et le niveau de
performance que l’on connaît, et ce sont les emplois d’aujourd'hui. Elle
évolue en diversifiant son mix énergétique et travaille à le rendre
moins coûteux, moins impactant, plutôt biosourcé."
Produire du butadiène à partir d’éthanol, une première mondiale
Deuxième axe du plan, soutenir les projets développant l’utilisation de
ressources végétales, à travers la production de polymères biosourcés
pour les peintures, emballages biodégradables, traitements des eaux… Des
domaines dans lesquels évoluent de nombreuses PME innovantes. La
production de molécules biosourcées à forte valeur ajoutée sera
également stimulée, comme du butadiène produit à partir d’éthanol, un
défi sur lequel planche l’équipementier Michelin. "Ce serait une première mondiale si on arrivait à le faire !", espère Pascal Barthélemy. D’autres projets incluent également SNF, Sekab, Solvay, Roquette ou encore Total…
Enfin, le plan industriel entend développer des biocarburants de
deuxième génération : éthanol bien sûr, mais aussi biodiesel à base de
déchets, biométhane… De quoi occuper Sofiproteol ou GDF Suez…
Lever les verrous non financiers
La moitié des projets font également appel à de l’investissement
public, pour environ 200 millions d’euros au total. Ces demandes seront
examinées au second semestre par les pouvoirs publics. Pour lever
certains verrous non financiers, Pascal Barthélemy a également mis en
place deux groupes de travail.
Le premier réunira les chimistes clients, agro-industriels fournisseurs
et administrations, afin d’échanger sur les conditions d’accès à des
matières premières locales mais compétitives. "La France a des forces
dans ce domaine : la richesse de la ressource en biomasse et la
puissance de notre organisation agro-industrielle autour des plateformes
huile, sucre et amidon", insiste le chef de file.
L’autre groupe devra permettre aux raffineurs, agro-industriels et à
l’administration de dégager une vision pour 2020-2030 sur les besoins en
biocarburants, en fonction de scénarios de mix énergétique et de
raffinage envisagés. Et d’en déduire ainsi des filières d’émergence.
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