mercredi 11 septembre 2013

Auto-entrepreneurs Post 03 : Les entrepreneurs ne veulent pas être des « pigeons »


Les entrepreneurs ne veulent pas être des « pigeons »
http://www.rmc.fr/info le 04/10/2012 par La Rédaction avec Benjamin Smadja

Le projet de loi de finances 2013 déplaît fortement aux entrepreneurs et auto-entrepreneurs. Visés par une série de mesures d'économies qui risquent de gréver leurs finances et portefeuilles, ils ont lancé un mouvement de contestation sur FB. Le-retour des Pigeons
Ils ne veulent pas passer pour des « pigeons ». Les entrepreneurs ont le sentiment qu’ils vont se faire plumer par le gouvernement, qui souhaite économiser plusieurs centaines de millions d’euros sur leur dos dans le cadre du projet de loi de finances 2013. Pour défendre leurs intérêts, des entrepreneurs, notamment issus de l’économie numérique, ont lancé ces derniers jours un mouvement de contestation sur Internet, ironiquement baptisé « les pigeons ». Sur Facebook, la page du groupe comptait mardi soir plus de 20.000 "j'aime", et les tweets pleuvent sous le tag "#geonpi".

« Passer du simple au double, ça rend la pilule un peu dure à avaler »
Deux mesures du projet de loi de finances font polémiques. La première, c'est l'alignement de l'imposition des revenus du travail et du capital. C’est ce point en particulier qui irrite les entrepreneurs. Les explications d’Anne, la « porte-parole » des « pigeons », qui est aussi à la tête d’une start-up depuis 5 ans : « Ça veut dire que quand un entrepreneur, après 10 ans de travail acharné, de hauts et de bas, de semaines à ne pas compter ses heures, revend sa société, il va devoir payer plus de 60% d'impôts sur ce qu'il a gagné en la cédant. On dit juste que tout d'un coup, passer du simple au double, ça rend la pilule un peu dure à avaler ».
L’autre mesure concerne plus particulièrement les auto-entrepreneurs, dont le statut a été créé sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Cette mesure viserait à aligner leur régime de cotisation sociale sur celui des travailleurs indépendants. Ce qui ferait augmenter les cotisations des auto-entrepreneurs de 2 à 3 points et permettrait à l’Etat de ramasser au passage 130 millions d'euros. « Aujourd’hui je déclare 16 000 euros de chiffre d’affaires annuel, explique sur RMC Sébastien, auto-entrepreneur de 26 ans. Concrètement, si la mesure passe, là où aujourd'hui je verse 3 000 euros à l'Etat, demain on me demandera de verser 3 500 euros. C'est 500 euros de plus, ce n'est pas négligeable rapporté sur une année d'activité surtout quand on sait que 9 auto-entrepreneurs sur 10 gagnent moins que le Smic ».

« On a l'impression d'être les laissés pour compte »
Sébastien clame son amertume : « A quoi bon essayer de travailler avec un statut légal, transparent et souple alors que demain il va se compliquer et ne nous apportera plus aucun avantage. On sera tenté d'avoir recours au travail illégal et de ne plus déclarer son activité. C'est le risque et l'effet pervers de cette mesure, qui a d'ailleurs été décidée de façon unilatérale et sans concertation. A l'heure où l'on parle de concertation sociale, de consultation des syndicats, on a l'impression d'être les "laissés pour compte" ». « Nous n'avons pas l'intention de casser le régime des auto-entrepreneurs », a assuré lundi Sylvia Pinel, la ministre de l'artisanat et du commerce. Les « pigeons » sont déjà prêts à lui voler dans les plumes.

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