mercredi 25 septembre 2013

Une vague d'introductions en Bourse dans la foulée de Twitter ?




Une vague d'introductions en Bourse dans la foulée de Twitter ? 
Usine Digitale
le 16 09 2013
Avec Reuters (Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

Depuis l'entrée en Bourse difficile de Facebook il y a plus d'un an, les investissements dans le secteur technologique ont davantage afflué vers des prestataires de services aux entreprises que vers des sociétés centrées sur des consommateurs. Une tendance que la cotation de Twitter pourrait contribuer à inverser. Des sites de location de logements Airbnb et de stockage de données Dropbox, au fournisseur de limousines Uber, une série de noms en vogue dans la Silicon Valley, qui avaient fui la Bourse, pourrait maintenait y revenir si Twitter ranime l'intérêt des investisseurs pour les sites destinés aux particuliers. Il s'agirait alors d'une rupture avec la tendance constatée depuis l'arrivée en fanfare de Facebook en mai 2012, qui a été suivie d'un repli du titre sous son prix d'introduction de 38 dollars (28,50 euros) pour y rester pendant plus d'un an. Alors que les cours de Bourse du site d'achats groupés Groupon ou de l'éditeur de jeux en ligne Zynga ont également plongé, des entreprises comme Workday - fournisseur de logiciels pour les services de ressources humaines des entreprises - sont devenues très recherchées. Aujourd'hui, Twitter montre l'exemple en décidant d'entrer en Bourse pour des raisons qui devraient encourager les entreprises de son secteur à le suivre: des marchés américains en plein essor et des investisseurs assis sur d'énormes gains potentiels qu'ils ne peuvent pas concrétiser faute de cotation.
RETOUR À LA MODE
En cas de succès de l'opération, le sentiment de marché "sera plus équilibré" entre les services aux entreprises et les services aux particuliers, souligne George Zachary, partenaire chez Charles River Ventures et l'un des premiers à avoir soutenu financièrement Twitter. L'amélioration de la confiance des consommateurs et la baisse du chômage devraient également jouer. Certains conseillers financiers dont Alan Haft de Kelly Haft Financial en Californie ont déjà reçu des appels de clients souhaitant acheter des titres Twitter. Le site de micro-blogging a annoncé jeudi son projet de cotation. La plupart des clients ayant appelé avaient déjà participé à l'introduction de Facebook, qui se traite aujourd'hui à 44 dollars après un "rally" qui a duré plusieurs mois. "Maintenant que Facebook s'est retourné à la hausse, les investisseurs sont à nouveau intéressés", note Alan Haft.
"Le goût des technos est revenu à la mode"
Si Twitter est rapidement mis sur le marché, il pourrait devancer Alibaba, autre IPO attendue avec impatience, qui devrait permettre au géant chinois du commerce sur internet de lever 15 milliards de dollars en Bourse cette année. De plus, "Twitter est à un stade moins avancé de sa croissance que ne l'était Facebook au moment de son IPO", note Chris Baggini, gérant de portefeuille chez Turner Investments, qui a des actions Facebook et compte acheter des titres Twitter.
TABLEAU, MARKETO, WORKDAY...
Des sociétés comme Tableau Software, Marketo et surtout Workday ont eu le vente en poupe, malgré leur activité plus prosaïque: respectivement informatique professionnelle, logiciels de marketing et logiciels de ressources humaines, alors que Facebook était délaissé. En revanche, les sociétés non cotées comme le spécialiste des sondages en ligne SurveyMonkey, Eventbrite, une site de gestion de billetterie, ou encore Automattic, l'éditeur du site wordpress.com, choisissaient de faire appel à des fonds spéculatifs et des fonds mutuels plutôt qu'au marché. Twitter avait organisé une opération de financement en 2011 de 400 millions de dollars, qui valorisait la société à huit milliards de dollars. Aujourd'hui les capital-risqueurs estiment qu'elle pourrait être valorisée à 15 milliards de dollars. Une cotation réussie de Twitter pourrait ainsi inciter des sociétés comme Uber, Airbnb et Dropbox - toutes trois jugées mûres pour une IPO en 2014 - à changer leur fusil d'épaule. L'attrait pour la Bourse pourrait aussi s'étendre à d'autres sociétés, y compris les sociétés qui surfent sur la tendance à utiliser internet sur smartphone plutôt que sur ordinateur.
L'EFFET CONTRAIRE
Twitter, mais aussi d'autres sociétés non cotées s'inscrivent sur ce créneau, y compris la société de paiement sur appareil mobile Square ou encore le service de billetterie Eventbrite. Gilt Groupe, qui organise des ventes en ligne, pourrait également être candidat à une introduction en Bourse. Certains fonds de capital risque s'attendent à ce que l'opération Twitter soit une aubaine pour toutes les sociétés technologiques. "Je considère toute IPO importante et réussie dans le secteur des technos comme un facteur positif", dit Kevin Spain, chez Emergence Capital Partners, qui finance Box, une société spécialisée dans le stockage de données sur internet. "Généralement, cela a un peu d'impact sur chaque membre du secteur, dit-il. Le contraire est vrai aussi", ajoute-t-il toutefois. "Si la société technologique ne s'en sort pas bien, cela affecte un peu tout ce segment de marché". Le recours de Twitter à une introduction en Bourse de type confidentiel - permettant aux entreprises d'entrer en Bourse sans être obligées de rendre public toutes leurs données financières - pourrait refroidir certains investisseurs. De fait, cette annonce a relancé le débat autour de cette loi de 2012 qui, selon certains, ne donne pas le temps aux investisseurs de digérer les informations financières de la société et porte atteinte au principe de transparence du marché.

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