vendredi 31 janvier 2014

Management Post 03 : Comment s'en sortir face à un manager toxique?

Comment s'en sortir face à 
un manager toxique? 
Critiques en rafale, vexations, sautes d'humeur... 
Votre supérieur vous rend la vie infernale ? 
Il faut oser le recadrer pour vous affranchir de ses excès, préconise Patrick Collignon, expert des neurosciences (1)

http://lentreprise.lexpress.fr Par Marie-Madeleine Sève pour LEntreprise.com le 18/11/2013  

Votre chef est super enthousiaste puis super déçu quelques minutes plus tard. Susceptible, il est surinvesti au niveau émotionnel sur certains thèmes. Posez-lui des questions concrètes, sans le contrarier. "L'idée est bonne, mais...", recommande Patrick Collignon, expert des neurosciences et auteur du livre Le Management toxique  Votre chef n'a pas forcément la volonté de nuire mais le stress le fait parfois agir de façon tyrannique. Un feed-back approprié l'aidera à prendre conscience de ses dérives. Et permettra de la rééquilibrer votre relation. Quatre profils de "nuisibles" à la loupe. 
1. Le manager "mission impossible"  
Ses travers. Il garde le pouvoir de décision sur des tâches qu'il a déléguées. Exemple : il vous charge d'une opération spéciale mais restreint trois jours plus tard le budget convenu ensemble. Et il ne change pas d'un iota vos objectifs liés à ce programme. Autre cas, il intervient sur le contenu de votre mission, exigeant plus et mieux, sans se soucier des délais. Vous vous sentez coincé, découragé. 
Les ripostes.  
1/ Le mettre en douceur en face de ses responsabilités. Procédez par écrit, afin de lui laisser le temps de la réflexion et d'avoir des traces. Sollicitez-le avec concision: "Voilà la mission que vous m'avez donnée..., j'ai pris bonne note de votre décision de diminuer le budget... Ce qui me place dans une situation délicate car... Or pour atteindre mes objectifs j'ai besoin de... Que me conseillez-vous ?". En attendant, appliquez loyalement la consigne. 
2/ Insister. Si vous n'avez pas de retour, refaites une tentative en soulignant que vous êtes bloqué, s'il y a échec, vous serez couvert. Et faites valider toute suggestion de votre part. Toutefois si la situation s'envenime, relancez en mettant en copie vos pairs et, si nécessaire, le n+2. 
3/ Requérir des moyens. Débutez votre mail comme plus haut. Puis montrez-vous capable d'assumer le problème grâce à des ajustements pertinents. "... Je propose un autre projet moins coûteux, qui permettrait d'atteindre mes objectifs à 85%. Je suis prêt à préparer un plan qui aille dans ce sens. Avec votre accord, je le ferai avec plaisir." 

2. Le manager "hyper" 
Ses travers. Il est super enthousiaste puis super déçu quelques minutes plus tard. Susceptible, il est surinvesti au niveau émotionnel sur certains thèmes (le contrôle, la perfection, le timing, etc.). Exemple : le projet l'excite, il vous le remet ; durant la phase de concrétisation, il s'en désintéresse; puis au fil de l'eau les résultats l'obsèdent, il n'est pas satisfait et il vous dénigre par crainte de l'échec. Vous êtes déboussolé. 
Les ripostes. 
1/ Dégonfler la demande. Posez des questions concrètes, sans le contrarier. "L'idée est bonne, mais combien de temps pouvez-vous y consacrer ?" Quels sont nos moyens ?"."Martine devra-t-elle abandonner le dossier Z ?". Le projet disparait ou devient réaliste. 
2/ Fixer des règles qui le rassurent. "Je sais que vous avez besoin des chiffres le 24 du mois pour finaliser le budget, je suggère de faire le point avec vous le 20." 

3. Le manager des potes 
Ses travers. Il veut dominer en toute circonstance. Exemple : il souhaite faire une faveur à un client malgré les usages maison. Il vous déstabilise, vous intimide, vous menace et revient à la charge, jusqu'à obtenir ce qu'il veut. Avec une dose de mauvaise foi. " Je n'ai jamais dit cela". La peur vous gagne. 
 Les ripostes 
1/ Eviter le rapport de forces. Restez factuel, poli et affirmé. Gardez-vous de toute posture de soumission (yeux baissés, épaules rentrées...) ou d'exploser devant lui. 
2/ Botter en touche. "Je ne peux pas professionnellement prendre ce risque... Je vais y réfléchir, mais je ne vois pas comment ce serait possible pour moi." 
3/ Recourir à l'écrit. Notifiez par mail requêtes et consignes orales. Posez les faits, sans user de qualificatif ni d'adverbe pour écarter toute émotion. "Si j'ai bien compris, vous me demandez... de la manière suivante... Est-ce bien cela ? Sans réponse de votre part, je considère que c'est le cas." 

4. Le manager dans l' "antipathie"  
Ses travers. Il a des collaborateurs en ligne de mire et se montre intolérant à leur égard parce qu'il ne supporte pas une part de leur personnalité. Et ça emporte tout le reste. Exemple : il est perfectionniste. Du coup, il vous trouve laxiste et cette étiquette vous colle à la peau même si vous lui apportez un dossier nickel. Vos valeurs "travail", vos méthodes ou vos façons d'être divergent. C'est une spirale de jugements négatifs de part et d'autre. La pression et le ton montent souvent. 
 Les ripostes. 
1/ Faire baisser le stress. S'il est énervé, déclarez "oui, vous avez raison". C'est radical, à condition d'être sincère. Puis adoptez son point de vue."Oui, là je n'ai pas compris. Comment dois-je m'y prendre ?" 
 2/ Réduire l'intolérance en soulignant, avec humour, vos facettes positives. "J'ai le sentiment de ne pas vous apporter le niveau de précision que vous attendez sur ce document. Aller dans le détail n'est sans toute pas mon point fort, mais je suis un créatif, curieux et ouvert." 
3/ Anticiper la critique en repérant ses griefs: les retards, la dispersion, l'individualisme, etc. Et dites : "Je sais que vous êtes particulièrement attentif à... (la ponctualité, l'efficacité, l'esprit collectif) mais je dois..." 

(1) Coauteur avec Chantal Vander Vorst de Le Management toxique, dans l'esprit d'un auto-coaching, Eyrolles, octobre 2013 En savoir plus sur http://lentreprise.lexpress.fr

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