jeudi 27 février 2014

L’ingénierie marocaine passe aux pratiques internationales

L’ingénierie marocaine passe aux pratiques internationales
Édition N° 4215 du 2014/02/18

Accompagnement salutaire pour l'ingénierie marocaine. De nombreux outils destinés à renforcer les performances locales viennent, en effet, d'être présentés, lors de la 6e journée de l'ingénierie organisée à Rabat par la FMCI (Fédération marocaine du conseil et de l'ingénierie), à un parterre venu en nombre. Plus de 300 participants s'y sont rendus, dont des sociétés d’ingénierie locales, des représentants de maîtres d’ouvrage publics et privés ainsi que des bailleurs de fonds internationaux, et aussi des responsables du gouvernement porteurs de message. «Il faut que l'ingénierie marocaine continue à se rapprocher des politiques pour leur permettre de prendre les bonnes décisions», indique Hakima El Haite, ministre déléguée auprès du ministre de l’Energie, chargée de l’environnement. Et pour ce faire, Redouane Belarbi, SG du ministère de l’Equipement, invite les professionnels à se déployer davantage à l’international, ce qui leur permettrait d'améliorer les compétences des bureaux d’études locaux, notamment en se familiarisant avec les outils et procédés appliqués par l’ingénierie étrangère. Pleins feux ainsi autour de trois outils qui vont permettre aux donneurs d’ordre et aux sociétés d’ingénierie d’améliorer leurs processus de conduite et de réalisation des projets d’ingénierie, explique Moncef Ziani, président de la FMCI. Il s'agit principalement d'améliorations portant sur les contrats Fidic (voir encadré), relatifs en particulier aux prestations d’ingénierie, aux travaux de construction ou encore aux marchés clés en main. «Ces modèles de contrats, de plus en plus utilisés à l’échelle internationale par de grandes institutions de financement, sont réputés être complets avec des clauses équilibrées entre l’investisseur et le prestataire», explique François Baillon, directeur commercial de la Fidic (Fédération internationale des ingénieurs conseils). «Il est temps de professionnaliser les cahiers des charges des intervenants de l’ingénierie, et ce par l’adoption des contrats Fidic ou tout au moins leurs principales clauses», précise Ziani. Ce qui va permettre, selon lui, «de clarifier les missions des bureaux d’études, les responsabilités des intervenants et éviter ainsi de nombreux conflits qui naissent à cause des omissions, des imprécisions, voire des contradictions que comportent certains CPS de maîtres d’ouvrages».
Le second outil qui pourrait également rendre service à la profession concerne le guide des honoraires de l’ingénierie marocaine, élaboré par la FMCI. Il est mis à la disposition des opérateurs du secteur pour évaluer correctement leurs honoraires et à la disposition des donneurs d’ordre publics et privés pour établir leurs budgets relatifs aux études de leurs projets et au suivi de leur construction. Ziani a ainsi invité «les membres de sa fédération pour une bonne application de ce guide et les maîtres d’ouvrages à lutter contre le dumping de certains cabinets marocains et même étrangers». Le dernier outil présenté lors de cette journée concerne le carnet de bord du développement durable CBDD. C’est un dispositif développé par l’EFCA (Fédération européenne de l’ingénierie), Syntec Ingénierie de France et la FMCI. Cet outil permet un suivi des performances d’un projet en matière de développement durable durant toute sa vie. La FMCI est actuellement en pourparlers avec de grands donneurs d’ordre pour identifier des projets pilotes où le CBDD sera mis en œuvre. LES contrats Fidic sont des modèles de convention qui font référence dans les domaines de la conception et de la construction des grands projets internationaux. Ces contrats définissent les droits et obligations qui lient le maître d’ouvrage, «l’ingénieur» et l’entreprise. Ils sont issus de la réflexion et du travail de spécialistes de l’ingénierie et du droit mais aussi des entreprises, maîtres d’ouvrage ou investisseurs. C’est pourquoi de grandes institutions financières comme la Banque mondiale recommandent leur utilisation. Les conditions générales prévoient un mode original de règlement des litiges: l’adjudication. Lorsqu’une partie conteste la décision de l’autre et qu’elles ne parviennent pas à trouver un accord, un ou plusieurs adjudicateurs interviennent pour trancher le litige.

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