mercredi 5 février 2014

Management Post 07 : " y'a qu'à, faut qu'on "

Travailler avec un 
" y'a qu'à, faut qu'on "
 http://lentreprise.lexpress.fr le 13/09/2012 

Par Marie-Madeleine Sève pour LEntreprise.com

" Il faut qu'on vende plus", " Y'a qu'à faire des promotions "... Donneur de leçons ou autocrate, l'adepte de ces injonctions considère que tout est réalisable... de préférence sans lui. Et il brandit les " il " et les " on " impersonnels avec un aplomb déconcertant. Que ce soit votre chef, votre collaborateur ou un collègue, résistez-lui conseille Yvon Berl, coach de dirigeants chez Zathinoé.
Face à un patron marketing stressé par la chute du marché, le chef de produit (ou le commercial) a tout intérêt à faire profil bas tout en enchaînant les questions afin d'obtenir des précisions et des ressources.
Cette catégorie d'individus est insupportable mais, hélas, fort répandue. En général, le "y'a qu'à, faut qu'on" cherche à se défausser sur les autres ou à se faire valoir à leur détriment. La parade consiste à le renvoyer dans ses buts, avec plus ou moins de fermeté et de netteté. Attention cependant, ses idées peuvent être bonnes ! Alors sachez doser votre réaction. Voici sept ripostes efficaces adaptées à trois catégories d'interlocuteurs. 

1. Mon chef est un " y'a qu'à "
Evitez de le contrarier. Vous êtes dans une relation hiérarchique. Votre supérieur pourrait devenir " méchant ". Ou s'il accompagne ses " y'a qu'à " de " débrouillez-vous ", il n'écoutera rien. Contournez-le.
Lui donner raison...en le titillant. "Il faut qu'on vende plus de produits. Y'a qu'à lancer des promotions ! ". Face à un patron marketing stressé par la chute du marché, le chef de produit (ou le commercial) a tout intérêt à faire profil bas tout en enchaînant les questions afin d'obtenir des précisions et des ressources. Mieux vaut alors adopter un ton conciliant, voire un chouïa déférent. " Oui, c'est une bonne idée. Mais comment voyez-vous les choses ? On est déjà surbooké, ce sera difficile. Comment s'organise-t-on ? Quels sont les moyens auxquels vous avez surement déjà pensé ? etc. " Vous renvoyez ainsi en douceur votre chef à ses propres responsabilités. A lui de réagir.
Lui donner un " os à ronger ". Votre chef est buté sur " sa " méthode ou " sa " solution que vous estimez peu réaliste ? Affichez votre bonne volonté : élaborez un mémo sur son idée, prenez déjà des contacts souhaités, etc. En allant dans son sens vous allez le rassurer et vous aurez ensuite l'opportunité de lui prouver au fil de l'eau qu'il a tort ou que c'est moins simple que prévu. L'enjeu est faible ? Par exception, vous pouvez oser une petite dissimulation : dire " oui " à ses indications en pensant " non " et suivre ensuite votre propre solution, une solution qui doit néanmoins être solide. Si le résultat est là, il n'y verra que du feu ou ne s'en formalisera pas. 

 2. Mon collègue est un " Y'a qu'à "
C'est un mêle-tout. Jaloux, orgueilleux ou frustré, il a besoin d'exister en intervenant en toute circonstance. Remettez-le à sa place sans trop le ménager.
L'ignorer avec superbe. Laissez-le débiter ses conseils péremptoires. Et glissez-lui poliment une fin de non-recevoir.
Le prendre au mot. " Y'a qu'à écrire une lettre à tous les clients. On leur expliquera en quoi ils ont avantage à renouveler le matériel ...". Aux propos de Luc, son voisin qui se poussait du col en réunion devant le big boss, Bernard a répondu. " Oh, mais c'est une super idée. Tu prépares le brouillon et on en reparle après. " En général, confronter son pair à sa géniale préconisation le calmera très vite. Et une fois seul à seul, n'hésitez pas à lui dire son fait : " Tu es bien gentil avec ta trouvaille, mais tu ramènes du boulot aux autres.". S'il est un peu ouvert, il y réfléchira.
Autre situation, votre collègue DAF assène : " Y'a qu'à tester le projet chez toi ". Puisqu'il sait si bien décider à votre place, suggérez-lui une opération " vis ma vie " : " On échange nos poste durant huit jours. En revanche, je ne sais pas dans quel état tu retrouveras tes finances ! ". Sous entendu : moi, je n'ai aucune prétention sur ton job.
Le tourner en dérision. " Il faut qu'on réduise les délais ", "Y'a qu'à arriver plus tôt ", "Y'a qu'à demander un coup de main à Paul "... Si votre homologue est trop lourd ou trop arrogant, ne prenez pas de gants. Sans le blesser profondément, égratignez-le un peu, en public ou en privé. " Et à la reine d'Angleterre, tu lui proposes de faire les 3x8 ? ". Dans la mesure où vous n'attaquez pas sa personne, cela vous soulagera. Et lui, il hésitera à récidiver. 

3. L'un des mes collaborateurs est un " y'a qu'à "
Il a la formule magique. Il sait, il a déjà fait, il a lu, il a vu... Et il vous tient la dragée haute. C'est infernal, mais quasi plus facile à gérer en réalisant un recadrage avec bienveillance.
Lui demander des dates. En tête à tête, revenez sur le sujet : " J'ai trouvé ton idée intéressante. A quelle date raisonnablement, peux-tu me présenter une ébauche de projet ? ". Cette subtilité calendaire le mettra au pied du mur. Car le jour " J ", naturellement, vous allez lui réclamer le document. Et s'il se dérobe, il vous devra des explications.
Le moquer gentiment. " Tiens, je ne savais pas que tu étais expert de ce dossier ". Evidemment, vous prenez un risque. Il a pu dans une vie antérieure acquérir cette légitimité là. Dans ce cas, poussez l'argument : " oui, mais depuis l'environnement a changé. "
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