lundi 25 août 2014

LYON : Post 01E Graffiti et tag à Lyon : sur les traces des « sales gones »

Graffiti et tag à Lyon : sur les traces des 
« sales gones »
http://www.rue89lyon.fr 15 09 2013
Par Lucas Dévé (diaporamas) et 
Igor Gauquelin (texte)

« Je me suis encore fait sauter »
Le temps où la police ne savait pas quoi faire d’un «crado» chopé au coin d’une rue est révolu de longue date. Depuis l’affaire de la station de métro Louvre-Rivoli à Paris (1991), puis le long procès de Versailles (2011), nul graffeur ne saurait ignorer la loi : les articles 365-1, 322-1, 322-2, 322-3, et 322-4 sont dédiés aux vandales. Certains traînent des dettes de plusieurs dizaines de milliers d’euros. D’autres renoncent au bout de quelques TIG.
La peur de la police, les plus capés reconnaissent l’avoir eue, avec humour:
«La première fois que je me suis fait sauter, j’ai chougné. J’ai cru que je ne recommencerai jamais. C’était horrible, horrible ! J’avais l’impression de ne pas avoir fait 10% du travail que je voulais faire. J’ai tenu six mois sans taguer. Et le premier soir où je suis ressorti, je me suis de nouveau fait sauter. Alors après, j’ai acheté une corde à sauter (sic).»
Graffiti, tag, « tu ramasses pareil quoi que tu fasses »
En 2012, ce que la mairie de Lyon appelle le « phénomène graffiti » lui a coûté 1 285 580 euros, selon les chiffres délivrés par ses services. « Nous avons réalisé 16 618 interventions de détaguage », confie-t-on, avant d’inviter les lecteurs à se renseigner sur le contrat façade nette mis en place pour les particuliers.
Le maire a un avis tranché sur le vandalisme, exposé lors d’une réunion publique dans les années 2000. Gérard Collomb :
«On photographie l’ensemble des tags (…) On a toutes les signatures (…) A chaque fois, on porte une plainte pour la signature précise. (…) Quand on aura attrapé quelques tagueurs, et que effectivement la justice suit, on espère que ça découragera quelques énergies.»
Les graffeurs sont abonnés à la rubrique «faits divers» du journal Le Progrès. Il leur arrive pourtant de prêter leurs talents aux collectivités et aux entreprises. Paradoxal. Un anonyme commente :
«Montre un tag aux gens, ils diront : « C’est dégueulasse, c’est un chien qui pisse sur les poteaux ! » Ensuite, montre-leur une méchante pièce graffiti, ils trouveront ça magnifique. Si tu leur dit qu’en fait, c’est la même personne qui a fait les deux, ils ne comprennent plus. Le tag, c’est notre côté impulsif et le meilleur moyen de ne pas se faire choper, puisque tu ramasses pareil quoi que tu fasses.»

(Cliquez sur l’image pour accéder au diaporama)

NB : cet article n’a pas vocation à inciter au vandalisme. Le graffiti reste, aux yeux de la loi, une destruction, une dégradation ou une détérioration du bien d’autrui, sévèrement réprimée (voir les articles du code pénal cités plus haut). Aujourd’hui, il n’existe pas de livre d’archives concernant le graffiti à Lyon. Mais aux dernières nouvelles, un tel projet doit arriver prochainement pour les années 1990 et 2000. Quant au pseudo «World Tour 82», il prépare actuellement un « site web d’archives sur Lyon, de Robbie Rob à Solie, concentré sur le tag, avec un archivage rue par rue de la ville ».



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