jeudi 28 août 2014

LYON : Post 01H Graffiti et tag à Lyon : sur les traces des « sales gones »

Graffiti et tag à Lyon : sur les traces des 
« sales gones »
http://www.rue89lyon.fr 15 09 2013
Par Lucas Dévé (diaporamas) et 
Igor Gauquelin (texte)

Le graff, une drogue dure

Quasiment tous les graffeurs de la ville utilisent le même jargon, celui de l’addiction. Un vandale peut s’arrêter. Mais il peut «rechuter». Certains déconseillent même aux plus jeunes de se lancer tant cette passion peut s’avérer dévorante et risquée. Un tagueur anonyme :

«Il m’est arrivé de me réveiller en pleine nuit, parce qu’il fallait que je sorte. Ta meuf est là, elle ne comprend pas, mais t’es obligé d’y aller. Et dehors, au premier tag, ça y est, t’es dans le processus, t’es quelqu’un d’autre ! Puis, quand tu rentres, tu ne dors toujours pas, t’es encore excité et t’as qu’une seule envie : aller voir ce que t’as fait. Et tu te dis : franchement j’ai abusé !»

Autre témoignage:

«Les peintres sur train ne retrouvent leur alter-égo que chez les cheminots. Il parlent ensemble du nouveau modèle. Le problème, c’est que tu peux rarement dire qui tu es, ni que t’as collectionné tous les modèles, toutes les couleurs de TER, les portes rentrantes, les portes sortantes, les modèles étrangers…»

Un troisième :

«Le graff, c’était notre monde virtuel, magique, notre World of Warcraft. Le mur ? Notre calepin, notre Facebook. Mais en grandissant, les gens font leur vie. Quand t’es infirmier, si tu te fais sauter, ton diplôme saute aussi. Moi, j’ai fait de l’usine et ça n’a jamais été incompatible. Au contraire, je trouvais des produits chimiques bien violents pour faire mes encres !»

L’humour, toujours!

« Si tu repasses un truc dégueulasse, okay »

Les grapheurs sont-ils fous ? Un brin sociopathes pour certains, peut-être ! Mais il y a des règles, parfois. Certains affiliés au mouvement goûtent peu au «toy», l’art de détruire la pièce d’autrui avec un tag sans style, par défiance, rivalité ou pure ignorance.

«En vandale, tu ne dois pas repasser. Si le mec s’est posé là en premier, tu ne dois pas prendre sa place. A la limite, si son truc est dégueulasse et que tu repasses avec un truc bien, okay. Si tu poses un tag au marqueur, et que je pose un tag à la bombe par-dessus, tu fermes ta gueule. Si par-dessus mon tag à la bombe, tu fais un flop, je ferme ma gueule», explique un graffeur marseillais installé à Lyon.



(Cliquez sur l’image pour accéder au diaporama)


NB : cet article n’a pas vocation à inciter au vandalisme. Le graffiti reste, aux yeux de la loi, une destruction, une dégradation ou une détérioration du bien d’autrui, sévèrement réprimée (voir les articles du code pénal cités plus haut).Aujourd’hui, il n’existe pas de livre d’archives concernant le graffiti à Lyon. Mais aux dernières nouvelles, un tel projet doit arriver prochainement pour les années 1990 et 2000. Quant au pseudo «World Tour 82», il prépare actuellement un « site web d’archives sur Lyon, de Robbie Rob à Solie, concentré sur le tag, avec un archivage rue par rue de la ville ».



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