La plate-forme chimique de Chalampé va adopter un nouveau procédé de fabrication de la matière première servant à fabriquer le nylon. Un investissement de plusieurs centaines de millions d’euros. Moins de quatre mois après la reconduction de leur société commune pour 99 ans, les groupes chimique Solvay et Invista ont annoncé hier un projet d’investissement de plusieurs centaines de millions d’euros sur le site alsacien de Chalampé. Il abrite une unité Solvay de fabrication de sels de nylon pour les plastiques techniques et les fibres textiles et une unité dénommée Butachimie qui fabrique l’ADN, un intermédiaire chimique dans la fabrication du nylon. Après une phase d’étude de deux ans, cette filiale commune va être complètement réorganisée. A compter de 2017, l’unité industrielle sera reconfigurée autour d’un tout nouveau procédé de fabrication plus économe en énergie, consommant moins de matières premières et permettant d’accroître les quantités produites. « Pour redonner de la compétitivité au site et assurer sa pérennité, nous allons mettre en œuvre ici la technologique que vient de mettre au point Invista aux Etats-Unis », explique Pascal Juery, membre du comité exécutif de Solvay.
Concurrence des Etats-Unis
Si Chalampé reste aujourd’hui le premier producteur mondial d’ADN, avec 500.000 tonnes par an, l’usine est en concurrence avec des pays où le gaz- est devenu bon marché, notamment outre-Atlantique avec l’exploitation des schistes. D’où ce choix de reconversion technologique, avec toutefois une condition. Soucieuse de protéger ses brevets et ses secrets de fabrication, l’ancienne filiale de DuPont de Nemours rachetée en 2004 par Koch Industries a exigé une remise à plat du mode de la gouvernance de Butachimie.Désormais, cette co-entreprise à 50/50, elle sera totalement autonome sur le site et aura son propre personnel : 400 salariés rejoignent Butachimie et 600 restent rattachés à Solvay. Cela n’empêchera pas les deux partenaires d’avoir des services communs pour réduire leurs frais généraux. « Cette nouvelle organisation va s’accompagner de la création de plusieurs dizaines d’emplois », ajoute Savino Leone, le directeur de l’usine Solvay. Depuis trois ans, les deux entités ont créé plus de 190 emplois. Dans l’immédiat, l’usine se prépare à accroître sa production de sels de nylon, dont l’hexaméthylène diamine (HMD) pour le compte de Butachimie. Pour autant, le groupe belge Solvay n’abandonne pas ses projets en Asie. Il a réussi à obtenir de son partenaire d’acheter une partie de la matière première de l’usine que Invista s’apprête à construire en Chine.
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