Pour
sélectionner les candidats, certains recruteurs n’hésitent pas à leur
poser des questions un peu trop personnelles. Pourtant, le législateur a
bien pris soin de préciser que leur interrogations « ne peuvent
avoir comme finalité que d’apprécier la capacité (du candidat) à occuper
l’emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles ».
1. Êtes-vous marié ?
Les
questions concernant la vie privée sont absolument interdites en
entretien d’embauche. Si l’on vous demande si vous êtes célibataire ou
encore divorcé, vous pouvez tout simplement refuser d’y répondre.
2. Êtes-vous en bonne santé ?
Questionner un candidat sur sa condition physique est illégal car discriminant. L’employeur peut néanmoins demander un certificat ou un examen médical afin de déterminer si le candidat est apte à travailler mais il ne pourra accéder à aucun détail, secret médical oblige.
3. Quelle est votre orientation sexuelle ?
Les
questions de sexualité en entreprise sont encore souvent taboues. Il
faudra pourtant que les recruteurs évoluent en la matière. Cette
question est bien évidemment de l’ordre du privé et sans aucun lien avec
les compétences requises pour un emploi.
4. Êtes-vous croyant ?
Les croyances et pratiques religieuses relèvent,
là encore, de la vie privée. En aucun cas, un employeur ne peut évincer
ou sélectionner un candidat en fonction de ses convictions
personnelles. Vous pouvez poliment refuser d’y répondre.
5. Êtes-vous syndiqué ?
Il
est facile d’imaginer pourquoi un recruteur pose cette question. Mais
le fait d’être syndiqué, ou non, n’a rien à voir avec les compétences
d’un candidat. La liberté syndicale est en outre considérée comme une
liberté fondamentale. Refusez de répondre ou même mentez à cette réponse
: dans tous les cas si vous êtes syndiqué, cela ne pourra constituer un
motif de licenciement valable.
6. Quels sont vos opinions politiques ?
Encore
une question d’ordre privé. Si vous choisissez néanmoins d’y répondre,
vous avez de fortes chances de vous planter de bord politique…
7. Voulez-vous des enfants ?
Les
femmes sont encore nombreuses à subir ce type de discrimination. Pour
vous rassurer, vous avez tout à fait le droit de cacher à votre futur
employeur que vous êtes enceinte ou de vous exprimer sur votre envie de
maternité.
8. Avez-vous un casier judiciaire ?
Hormis
pour certains postes (convoyeurs de fonds, agent de sécurité, etc.),
vos éventuels démêlés avec la justice ne concernent aucunement le
recruteur. Votre dette a déjà été payée à la société, il ne peut vous
imposer de la régler une deuxième fois.
9. De quelle origine êtes-vous ?
Il
se peut que l’employeur n’ait aucun préjugé en vous posant cette
question. Mais, dans le doute, faites-lui gentiment remarquer que cette
question n’a aucun rapport avec le poste pour lequel vous vous êtes
déplacé.
- Que faire si le recruteur vous pose ces questions ? Soyons clair, il ne sera pas simple de refuser de répondre à ce type de questions lors d’un entretien d’embauche. Le mieux, si vous vous y opposez, est d’essayer d’éluder et de souligner le plus innocemment possible que cela ne préfigure aucunement de vos compétences professionnelles. Dans tous les cas, c’est prendre le risque de braquer le recruteur et donc de voir filer le poste… Si vous estimez avoir été victime d’une discrimination lors d’un entretien d’embauche, vous pourrez saisir le Conseil des prud’hommes ou encore porter plainte auprès du procureur de la République, de l’inspection du travail ainsi qu’au Défenseur des droits et à la Cnil. Pour rappel, l’auteur d’une discrimination peut encourir jusqu’à trois ans de prison ainsi qu’une amende se montant jusqu’à 45.000 euros.
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