mardi 13 août 2013

La descente aux enfers de BlackBerry Le Monde.fr du 13.08.2013 Par Anna Villechenon


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2 janvier 1984 - Naissance au Canada
En 1984, Mike Lazaridis et Douglas Fregin fondent la société canadienne Research In Motion (RIM), à Waterloo en Ontario.En 1999, ils commercialisent le premier BlackBerry, qui n'est alors qu'un "pager", petit appareil qui ne sert qu'à envoyer et recevoir des messages. Deux ans plus tard, il lancent le premier téléphone mobile BlackBerry.
2 janvier 2005 - Le phénomène "CrackBerry"
RIM connaît la plus forte croissance et la meilleure rentabilité du secteur de la téléphonie mobile, devant les mastodontes Nokia et Motorola ou les concurrents offensifs Samsung et LG, et ce, grâce à son BlackBerry. Lire : Le nouveau BlackBerry, le bureau de poche qu'il faut savoir éteindre Mi-assistant personnel, mi-téléphone mobile, ce "smartphone", destiné aux cadres d'entreprise et aux professions libérales, est très à la mode. Origine de son succès : il est le seul à proposer un accès à une boîte de courrier électronique. Une petite révolution qui rend le monde des affaires accro à la marque à la mûre : la folie "crackberry" bat son plein. Lire : Le BlackBerry, portable qui sait gérer les courriels, triomphe chez les cadres
2007 - La sécurité des données en question
En 2007, les ministères français interdisent à leurs employés d'utiliser leur smartphone préféré. Selon Alain Juillet, responsable de l'intelligence économique auprès du gouvernement, le smartphone pose "un problème de sécurisation des données", car celles-ci transitent par deux serveurs situés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Les salariés protestent, regrettant de devoir "réapprendre à travailler à l'ancienne". Lire : La complainte du Blackberry dans les ministères Un an plus tard, c'est au tour de Barack Obama de proclamer qu'il ne peut pas se passer de son BlackBerry, et ce, en dépit de la forte opposition des services secrets, qui craignent les hackers ou les espions. Un joli coup de pub pour le groupe, qui compte alors près de 7 millions d'utilisateurs. Lire : L'indispensable BlackBerry "pour sortir de la bulle"
4 avril 2008 - BB vise le sommet
Un an après l'arrivée de l'iPhone, en 2007, le Canadien réalise un chiffre d'affaires de 6,01 milliards de dollars pour son année fiscale 2008, avec 14 millions d'unités vendues. Son bénéfice net s'envole de 105 % sur un an pour atteindre 1,293 milliard de dollars. Mais en septembre, un nouveau concurrent fait ses débuts sur le marché des smartphones : Google et son logiciel Android. Lire : Le téléphone mobile de Google défie l'iPhone et le BlackBerry
28 septembre 2010 - RIM se met à la tablette
RIM rompt avec sa stratégie 100 % smartphones en lançant la tablette Playbook. L'objectif : concurrencer l'iPad d'Apple. La mûre est toujours devant la pomme en nombre de téléphones vendus, mais l'écart se réduit considérablement : au deuxième trimestre 2010, la part de marché mondiale de RIM représente 3,4 %, contre 2,7 % pour Apple. Lire : Le fabricant du BlackBerry se lance dans la bataille des tablettes numériques
3 mai 2011 - L'heure est au tactile
Quatre ans après son concurrent californien, RIM annonce le lancement, pour juin, de deux modèles de smartphones à écran tactile (les Bold 9900 et 9930). Le Canadien choisit de conserver son clavier physique, auquel les habitués sont très attachés. Si la concurrence d'Apple se fait toujours plus rude, le bénéfice net du groupe continue de grimper (+ 47 % à 3,4 milliards de dollars). Le public du smartphone ne se cantonne plus aux cols blancs ; le téléphone séduit désormais les jeunes, accros à sa messagerie instantanée BlackBerry Messenger. Lire : RIM présente de nouveaux modèles de BlackBerry
25 juillet 2011 - Premiers doutes
RIM annonce la suppression d'environ 2 000 emplois, soit 11 % de ses effectifs, en raison de la concurrence toujours plus vive d'Apple et de Google. Lire : Le fabricant des BlackBerry licencie 2 000 personnes
4 août 2011 - Première contre-offensive
RIM présente cinq nouveaux modèles, qui utilisent la nouvelle plateforme logicielle BlackBerry 7.0, et sont équipés de la technologie NFC permettant les paiements sans contact. Lire : RIM tente de revenir dans la course avec cinq nouveaux BlackBerry
15 septembre 2011 - Les bénéfices fondent
Les résultats du deuxième trimestre 2011 tombent et, avec eux, de nouvelles désillusions. Entre avril et juin, le groupe de Waterloo a vu ses bénéfices fondre de plus de moitié, à 329 millions de dollars. Quant à son chiffre d'affaires, il est en baisse de 10 %, à 4,17 milliards de dollars. RIM a vendu 10,6 millions de BlackBerry quand les analystes misaient sur 11,9 millions. Du côté des tablettes, le décalage entre les prévisions et la réalité est encore plus grand : le groupe n'a écoulé que 200 000 Playbook contre 500 000 anticipés. Lire (édition abonnés) : Entre iPhone et Android, le fabricant de BlackBerry trouve difficilement sa place
15 décembre 2011 - Le début de la fin ?
L'année 2011 se termine mal, avec une série de pannes. La première, quasi mondiale, en octobre, a duré trois jours, obligeant le groupe à indemniser ses clients, dont certains ont depuis déposé une plainte collective. Début novembre, RIM fait état de nouveaux retards de réception de données sur ses téléphones. En décembre, c'est le coup de grâce avec la publication de ses résultats financiers du troisième trimestre. Bien que supérieur aux attentes des analystes, le bénéfice a quand même dévissé de 71 % par rapport à la même période l'année dernière, à 265 millions de dollars. Lire (édition abonnés) : Trop daté, le BlackBerry ne séduit plus
22 janvier 2012 - Les fondateurs quittent le navire
Les deux fondateurs et co-PDG de RIM, Jim Balsillie et Mike Lazaridis, annoncent leur démission. Les deux hommes vont être remplacés, au poste de directeur général, par Thorsten Heins, 54 ans, jusqu'à présent directeur d'exploitation de l'entreprise, et à la présidence du conseil d'administration, par Barbara Stymiest, une ancienne de la Banque royale du Canada. En grande difficulté, la société a perdu 73 % de sa valeur à la Bourse de New York depuis un an. Lire (édition abonnés) : En difficulté, RIM, le fabricant du BlackBerry, perd ses deux cofondateurs
28 juin 2012 - Le dégraissage continue
RIM, dont l'action est au plus bas depuis 2003, annonce une perte de 518 millions de dollars américains pour le premier trimestre, avec pour conséquence la suppression d'au moins 5 000 emplois supplémentaires.
Lire : RIM, le fabricant canadien du BlackBerry, supprime 5 000 emplois. Quant à la cote de son Blackberry, elle est au plus mal. Lire : "J'ai honte de mon Blackberry"
30 janvier 2013 - La carte de la dernière chance
Dos au mur, RIM présente un nouveau système d'exploitation, ainsi que deux nouveaux modèles (avec deux ans de retard), dernière tentative pour retrouver sa splendeur d'antan. En deux ans, la part de marché de RIM n'a cessé de dégringoler, passant de 13,6 % au premier trimestre 2011 à 3,9 % au quatrième trimestre 2012 (chiffres du cabinet IDC). Le marché mondial des smartphones se partage désormais entre le système d'exploitation mobile de Google, Android, qui se taille la part du lion à 68,4 % et celui d'Apple avec son iOS, qui atteint 19,4 %. Lire : BlackBerry : comment le ver est entré dans le fruit
13 août 2013 - La vente de BlackBerry n'est plus taboue
Le groupe, rebaptisé BlackBerry fin janvier, annonce la formation d'un "comité spécial" chargé "d'explorer les alternatives stratégiques" s'offrant à lui. Il s'agit de trouver une ou plusieurs alliances, de créer une coentreprise avec un partenaire, voire de vendre la société. En 2012, le groupe s'est enfoncé dans le rouge, avec une perte de 646 millions de dollars. Depuis 2008, la valorisation boursière a fondu, passant de 84 milliards à 5 milliards de dollars. Reste à savoir si BlackBerry a encore les moyens de séduire un partenaire, voire un repreneur. Lire (édition abonnés) : En grande difficulté, BlackBerry est désormais prêt à se vendre

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