vendredi 6 septembre 2013

Leader de l'année 2012 - Rolls-Royce Civil Nuclear SAS



Leader de l'année 2012 
Rolls-Royce
“Le groupe investit dans le nucléaire 
pour cent ans”
  http://www.presences-grenoble.fr 
13 décembre 2012
En acquérant en 2006 une activité iséroise successivement détenue par Merlin Gerin et Schneider Electric, le groupe Rolls-Royce, leader de la fabrication des systèmes intégrés de propulsion pour des applications terrestres, maritimes ou aériennes, a réalisé une greffe réussie dans le nucléaire. Une branche d’activité dans laquelle le géant britannique compte investir et se développer à partir du pôle de compétences grenoblois. Laurent Ponthieu, président, et Benoît Chabre, directeur général de Rolls-Royce Civil Nuclear SAS. © JM Blache

Votre activité reste relativement méconnue en région grenobloise. Présentez-nous ses caractéristiques.
Laurent Ponthieu : Rolls-Royce Civil Nuclear SAS dispose de quatre sites répartis entre Meylan et Montbonnot. Historiquement, l’activité a été créée dans les années 60 pour accompagner le développement du programme nucléaire français. Les systèmes matériels et logiciels et les équipements industriels conçus ici sont stratégiques ; ils consistent à commander le réacteur, à le contrôler et, en cas d’urgence, à l’arrêter automatiquement et à déterminer les actions de sauvegarde à réaliser. Ils correspondent en quelque sorte au compte-tours, à l’accélérateur et au freinage d’urgence dans un véhicule…
Benoît Chabre : Notre spécialité est le contrôle-commande numérique classé pour le nucléaire civil. Nos concurrents se comptent sur les doigts d’une main. Pour remplir ces missions, Rolls-Royce fait appel à des compétences hautement spécialisées. Nos effectifs se composent essentiellement d’ingénieurs, de techniciens et de services supports comme l’expérimentation, les tests, le contrôle qualité. Les sites réunissent 13 nationalités que nous allons parfois chercher très loin.

Quelles sont les répercussions du rachat par le groupe Rolls-Royce en 2006 ?
Laurent Ponthieu : Un changement d’actionnaire soulève toujours des interrogations en interne. L’intégration à 100 % au sein du groupe Rolls-Royce a dopé nos énergies. Un groupe de dimension internationale, animé par une vraie volonté industrielle, faisait de notre activité un levier dans une stratégie déterminée de développement dans le nucléaire civil. Ce développement s’appuie également sur l’activité historique de chaudières de sous-marins nucléaires en Grande-Bretagne, et sur des acquisitions. Un premier rachat d’une entité située aux États-Unis permet déjà de renforcer nos solutions d’inspection visuelle.
Benoît Chabre : Depuis mon arrivée en 2009, les sites isérois ont plus que doublé en effectif. Nous avons recruté près de 250 personnes en trois ans. J’ai aussi la charge de diriger deux sites aux États-Unis, un à Prague et un autre à Shenzhen, en Chine, car il nous faut rester proches de nos clients.Tout cela, les collaborateurs le ressentent directement et sont satisfaits de pouvoir compter sur les réseaux et les ressources d’un groupe à dimension internationale.“Nous avons recruté près de 250 personnes en trois ans”
À quels facteurs devez-vous la forte croissance réalisée en 2011, après un exercice 2010 lui-même marqué par un développement significatif ?
Benoît Chabre : Le principal driver est sans conteste le dynamisme du marché. Nous avons signé depuis 2010 plusieurs contrats qui placent notre technologie auprès de 22 réacteurs chinois en construction, ce qui portera notre présence sur l’ensemble des réacteurs chinois à 70 %. En décembre 2011, c’est la solution Rolls-Royce qui a été retenue par EDF dans un contrat de 250 millions d’euros portant sur la fourniture des systèmes d’instrumentation et de contrôle-commande. Il s’agit du plus grand programme mondial de modernisation de réacteurs nucléaires. Nos systèmes seront installés sur 20 réacteurs 1 300 MW français exploités par EDF. Ensuite, pour transformer cette dynamique en croissance, nous avons pu compter sur la motivation et le sérieux de nos collaborateurs. Il règne ici une ambiance de travail humaine et rigoureuse parfaitement en phase avec les valeurs du groupe : Reliability, Integrity, Innovation. Enfin, il y a la performance de nos systèmes numériques de sûreté, de contrôle, de surveillance, qui simplifient l’exploitation, le diagnostic et la maintenance des réacteurs, en renforçant leur sûreté. Sur un marché global de 450 réacteurs dans le monde, Rolls-Royce en équipe 200… Lorsque le PDG du groupe a visité nos sites en juin dernier, il a été impressionné par la qualité du travail et par la culture de sûreté de l’entité grenobloise.

Quelles sont les perspectives qui se dessinent pour vos activités ?
Benoît Chabre :  Sur nos métiers, nos sites ont atteint un palier en terme d’effectif, à moins que de nouveaux contrats d’envergure ne soient remportés. Il est toujours difficile de se prononcer car les cycles de décision dans le nucléaire sont longs. Rolls-Royce va toutefois continuer à se développer par complément de gammes, pour fournir aux clients des solutions de plus en plus intégrées et une intervention sur une offre de produits et services la plus élargie possible.
À vous entendre, le nucléaire reste une activité dynamique. 
Laurent Ponthieu : Oui, parce qu’elle se situe à la croisée des enjeux liés à l’énergie et à l’environnement. Il n’existe à ce jour aucune autre solution technologique sûre pour fournir une énergie disponible en quantité, à coûts maîtrisés et non carbonée. L’accident de Fukushima a certainement incité certains États qui souhaitaient déjà se désinvestir du nucléaire à accélérer le mouvement. Les autres nations ont poursuivi leurs programmes. Notre actionnaire est conscient de ces enjeux. Il a donc coutume d’affirmer qu’il s’inscrit dans cette activité pour au moins un siècle ! Il existe d’ailleurs beaucoup de similitudes entre les activités du nucléaire et de l’aéronautique. Lorsqu’un industriel construit un moteur d’avion, c’est pour au moins trente ans, avec la même préoccupation de sécurité et de sûreté.Propos recueillis par Élisabeth Ballery

Voir L'interview de Benoît Chabre, directeur général de Rolls-Royce 

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