jeudi 3 octobre 2013

Comment ArcelorMittal veut défendre ses positions dans l'automobile et investit pour cibler le marché du véhicule électrique.

 

Comment  
ArcelorMittal 
veut défendre ses positions dans l'automobile et  investit pour cibler le marché du véhicule électrique.


Par Ingrid Feuerstein  20/09/2013

Le site de Saint-Chély d'Apcher, dans lequel ArcelorMittal a investi, fournit déjà la Bluecar de Bolloré et l'i3 de BMW. Il n'y a qu'à voir la toute nouvelle i3 de BMW pour mesurer le défi qui attend les producteurs d'acier face aux réglementations sur le CO2. Avec sa coque tout en fibre de carbone et sa face avant en aluminium, la dernière née des voitures électriques tourne le dos à l'acier, matériau jugé trop lourd pour assurer une bonne autonomie à la voiture. Face au risque qui pèse sur l'un de leurs grands débouchés, les sidérurgistes se remettent en question. ArcelorMittal, qui investit pourtant avec parcimonie sur le Vieux Continent, a jugé le marché du véhicule électrique suffisamment stratégique pour convertir l'une de ses usines à ce débouché. Le numéro un mondial inaugure aujourd'hui une nouvelle ligne de recuit à Saint-Chély d'Apcher, en Lozère, à la suite dun investissement de 90 millions d'euros. La spécificité de ces aciers ? « Ils doivent avoir de meilleures propriétés magnétiques, ce qui nécessite une température de recuit de 1.000 degrés, au lieu de 800 degrés habituellement », explique Joao Felix da Silva, président d'ArcelorMittal Mediterranée. Car la voiture électrique a besoin d'aciers améliorant le rendement des moteurs. Le site de Saint Chély d'Apcher fournit déjà la Bluecar de Bolloré, et depuis peu l'i3 de BMW, mais de façon surprenante, pas la Zoé de Renault. Sur le front des véhicules thermiques, qui devraient représenter encore le gros du marché pendant de nombreuses années, ArcelorMittal travaille surtout à l'allègement de ses tôles. « Comme nous réduisons l'épaisseur des aciers utilisés, il nous faut améliorer la résistance mécanique », explique Jean-Luc Thirion, responsable de la R&D pour l'automobile chez ArcelorMittal. Au fil des ans, le groupe a fait évoluer ses aciers dits « Usibor », utilisant une technologie d'emboutissage à chaud. Depuis cette année, ces aciers peuvent même être fabriqués sur de très grandes largeurs à Florange. Mais déjà, ArcelorMittal travaille sur la 3e génération de ces aciers. « L'objectif est maintenant d'améliorer la formabilité, tout en conservant la même résistance », précise Jean-Luc Thirion. En attendant, ArcelorMittal veut industrialiser sa technologie Usibor en Chine pour suivre ses clients sur place. Un investissement de 850 millions de dollars est prévu pour démarrer la production à Loudi, dans le Hunan, dès 2015. Quitte à prendre un risque sur la propriété intellectuelle... ArcelorMittal a déjà attribué la licence de l'Usibor à ThyssenKrupp et Nippon Steel qui lui versent des royalties. La technologie devrait tomber dans le domaine public à la fin de la décennie.

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