mercredi 22 janvier 2014

Données personnelles et surveillance : réclamons des comptes !



Données personnelles et surveillance

Publié le 19 janvier 2014

De part et d’autre de l’Atlantique, la mise en place d’une société de surveillance est au cœur des préoccupations en ce début d’année : le Président Obama vient d’en faire le sujet de son premier discours et Viviane Reding, la vice-présidente de la Commission européenne a martelé dimanche à Münich sa détermination pour une loi sur les données personnelles.

« Les gouvernements (européens) n’ont pas bien compris. Peut-être parce qu’ils ont des choses à cacher ou des pouvoirs à exercer. Heureusement, le parlement européen m’aide beaucoup », a déclaré la commissaire européenne chargée de la Justice lors de la conférence annuelle digitale DLD.
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« Je rêve non seulement d’un accord transatlantique commercial mais aussi d’un accord pour les gens afin qu’ils se sentent à l’aise et protégés sans tricherie (…) et profitent d’un Internet libre dans lequel ils ont confiance. Sans confiance, l’Internet ne peut pas fonctionner ».
Cette demande de régulation sur les données personnelles, qu’elles soient utilisées par des gouvernements ou des entreprises, recueille de plus en plus d’écho, y compris chez les geeks et les technophiles.
« La vie privée est un droit de l’homme fondamental. Nous avons besoin d’une loi qui oblige ceux qui les collectent à dire une fois par an quelles données ils ont », estime Frank Rieger, activiste Internet et hacker allemand.
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« Les citoyens doivent donc demander des comptes et de la transparence aux gouvernements et aux entreprises du web qui amassent ces données :
    1. Quelles données sont collectées ?
    2. Comment sont-elles utilisées ?
    3. Quel bénéfice en est tiré ?
Et dans la mesure du possible faire en sorte de corriger les erreurs. » 
Pour Rod Beckstrom, expert en cyber-sécurité de plusieurs administrations US et ex-président de l’ICANN, « la confiance est perdue. Personne ne sait qui contrôle nos données. Les citoyens ont le droit de savoir quelles informations sont détenues. Les gouvernements et les entreprises finiront par bouger ».
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« Mais il ne fait pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Il faut une gouvernance internationale de l’Internet, ce qui ne veut pas dire multilatérale comme l’ONU ! », estime celui qui conseille aujourd’hui Samsung.
Lundi matin, Michael Fertik, qui dirige reputation.com, a enfoncé le clou: la Silicon Valley "en sait plus sur vous que vous n'en savez vous-mêmes ! Nous devons être très vigilants." Il propose trois règles absolues pour lutter contre cette "invasion de la vie privée": 
  1. savoir quelle données sont collectées
  2. savoir avec qui elles sont partagées et comment
  3. avoir la possibilité de les éliminer.     
"Ce n'est pas un hasard si Snapchat (qui détruit les messages au bout de quelques secondes) a un tel succès! 400 millions de snaps par jour montrent qu'il y a une demande pour une communication loyale", ajoute-t-il.
Le hacker Rieger, également responsable du Chaos Communication Congress, a recommandé à chacun d’utiliser le plus possible des messageries mail cryptées, de recourir à l’anonymat, d’échanger des clés cryptées avec ceux avec qui on souhaite échanger etc.
« La prise de conscience est inégale selon les pays. Cela prendra des années, mais nous devons en parler le plus souvent possible », ajoute-t-il.

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