lundi 28 juillet 2014

Clermont-Ferrand et l’empire Michelin

Siège de Michelin à Clermont-Ferrand


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Cette semaine, notre série d’été nous emmène à la découverte de ces métropoles dont le destin est lié à une entreprise industrielle... pour le meilleur ou pour le pire. Aujourd’hui, cap sur l’Auvergne et sa capitale Clermont-Ferrand, attachée depuis le milieu du XXe siècle au fabricant de pneumatiques Michelin.
A chaque recoin de la ville, le "Bibendum" exhibe sa silhouette gironde. Le gros bonhomme aux bourrelets blancs et au sourire ostentatoire est comme une vigie dans les rues de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). L’emblème de Michelin est partout, car le fabricant français de pneumatiques est chez lui dans la métropole auvergnate.
Aujourd’hui multinationale française à l’aura mondiale, Michelin rythme l’économie de Clermont depuis le milieu du XXe siècle. Tout commence en 1889, quand André Michelin et son frère Édouard fondent "Michelin et Cie", une fabrique de machines agricoles et d’articles en caoutchouc, près de la place des Carmes, au cœur de la ville, comme le seront beaucoup de sites de l'entreprise dans le futur.
création d'emplois, de bâtiments publics et d'infrastructures
Celle de Cataroux, située sur 55 hectares entre les centres historiques de Clermont et de Montferrand, débute la production de pneus en 1921. Suivront La Combaude (rechapage de pneus poids lourd), Les Gravanches (pneus automobiles haut de gamme) et Le Brézet (direction commerciale et logistique).
Cette implantation historique en centre-ville a bénéficié à Clermont-Ferrand tout au long du XXe siècle, la manufacture ne cessant d'influencer le développement de la cité grâce à la force économique qu'elle représente. Par la création d’emplois bien sûr (avec un pic de 28 000 salariés clermontois dans le groupe en 1982), mais aussi par la construction de nombreux bâtiments publics comme des écoles, des crèches, un stade... et des logements pour accueillir les flux d’employés venus de toute la région et d’ailleurs.
le siège social ancré à clermont
Entre les années 80 et 2000, les effectifs clermontois de Michelin diminuent. C’est l’effet indésirable d’une implantation industrielle urbaine. Avec la crise, pour gagner en compétitivité, Michelin doit réorganiser ses usines en France, en ouvrir de plus massives à l’étranger. Dans la capitale auvergnate, les chaînes se réduisent, les productions se cantonnent à la petite série. La plupart des 14 000 employés clermontois actuels évoluent désormais dans les services administratifs ou dans la R&D. Au nord de la ville, le centre de recherche de Ladoux reste le plus important du groupe au niveau mondial (2 500 salariés).
Car Clermont-Ferrand reste l’ADN de Michelin. Les différents dirigeants, issus de la famille fondatrice ou du sérail, savent que l’ancrage local fait le succès de l’entreprise. Aujourd’hui encore, quand on se balade dans les rues de la ville, on se rend bien compte que Clermont-Ferrand et l'empire Michelin évoluent de concert, partageant les hauts comme les bas. Ce n’est pas pour rien si l’entreprise est la seule multinationale française cotée au Cac 40 à ne pas avoir cédé aux sirènes de la capitale et de son "poumon" financier qu'est La Défense.
Plus de 110 000 employés dans le monde, 67 sites de production dans 17 pays, 20 milliards d’euros de ventes nettes en 2013... et un siège social toujours situé au coeur de Clermont-Ferrand, place des Carmes, comme du temps d’André Michelin, en 1889.

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