lundi 28 juillet 2014

Plan "Chimie verte et biocarburants" : 3 milliards € de CA

Biocarburants


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C’est un plan ambitieux, avec pas moins de 45 projets, dont la feuille de route a été validée le 2 juillet par Arnaud Montebourg. L’occasion pour les industriels de la chimie de s’engager aussi dans la voie de la transition énergétique.
Les trois axes n’ont pas changé, mais ils sont désormais chiffrés. La feuille de route du plan industriel "chimie verte et biocarburants" a été validée, mercredi 2 juillet, par Arnaud Montebourg. Ambitieux, le plan prévoit deux milliards d’euros d’investissements industriels d’ici à 2020, 5 000 emplois créés ou pérennisés.
Pas moins de de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires doivent être générés à terme. Comment ? Grâce à une quarantaine de projets répondant à trois axes bien ancrés dans l’actualité de la transition énergétique et de la réduction des émissions de CO2.
La chimie fossile, pas oubliée
Le premier axe, réduire l’impact environnemental de la chimie et apporter aux autres secteurs des solutions pour réduire leur empreinte, fera la part belle à l’amélioration des procédés. En utilisant notamment la biotechnologie, mais aussi des matières premières recyclées ou de nouveaux matériaux. Pour le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg, l’objectif est de "favoriser la conversion des entreprises pour qu'elles utilisent des procédés plus propres et moins consommateurs d'énergie".
De nombreux industriels sont positionnés : Adisseo, Sofiproteol, Deinove, Arkema, Novacap… Un enjeu important, confie à L’Usine Nouvelle Pascal Barthélemy, le directeur général adjoint d’IFP Énergies Nouvelles et chef de file de ce plan industriel. "C’était bien de souligner que la chimie verte n’est pas que la chimie du végétal. La chimie est d’abord basée sur du fossile, avec son contexte et le niveau de performance que l’on connaît, et ce sont les emplois d’aujourd'hui. Elle évolue en diversifiant son mix énergétique et travaille à le rendre moins coûteux, moins impactant, plutôt biosourcé."
Produire du butadiène à partir d’éthanol, une première mondiale
Deuxième axe du plan, soutenir les projets développant l’utilisation de ressources végétales, à travers la production de polymères biosourcés pour les peintures, emballages biodégradables, traitements des eaux… Des domaines dans lesquels évoluent de nombreuses PME innovantes. La production de molécules biosourcées à forte valeur ajoutée sera également stimulée, comme du butadiène produit à partir d’éthanol, un défi sur lequel planche l’équipementier Michelin. "Ce serait une première mondiale si on arrivait à le faire !", espère Pascal Barthélemy. D’autres projets incluent également SNF, Sekab, Solvay, Roquette ou encore Total
Enfin, le plan industriel entend développer des biocarburants de deuxième génération : éthanol bien sûr, mais aussi biodiesel à base de déchets, biométhane… De quoi occuper Sofiproteol ou GDF Suez
Lever les verrous non financiers
La moitié des projets font également appel à de l’investissement public, pour environ 200 millions d’euros au total. Ces demandes seront examinées au second semestre par les pouvoirs publics. Pour lever certains verrous non financiers, Pascal Barthélemy a également mis en place deux groupes de travail.
Le premier réunira les chimistes clients, agro-industriels fournisseurs et administrations, afin d’échanger sur les conditions d’accès à des matières premières locales mais compétitives. "La France a des forces dans ce domaine : la richesse de la ressource en biomasse et la puissance de notre organisation agro-industrielle autour des plateformes huile, sucre et amidon", insiste le chef de file.
L’autre groupe devra permettre aux raffineurs, agro-industriels et à l’administration de dégager une vision pour 2020-2030 sur les besoins en biocarburants, en fonction de scénarios de mix énergétique et de raffinage envisagés. Et d’en déduire ainsi des filières d’émergence.

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