dimanche 24 août 2014

LYON : Post 01C Graffiti et tag à Lyon : sur les traces des « sales gones »

Graffiti et tag à Lyon : sur les traces des 
« sales gones »
http://www.rue89lyon.fr 15 09 2013
Par Lucas Dévé (diaporamas) et 
Igor Gauquelin (texte)



Artisans de la nuit
Des fortifications enterrées de la première ceinture à Fourvière, aux mystérieuses Arêtes de poisson sous la Croix-Rousse, en passant par les panneaux d’autoroute de l’A6 jusqu’aux toits de la Presqu’île, les vandales sont allés presque partout. Ils ont vu toutes les strates de la société lyonnaise et ont collectionné pléthore d’histoires de vigiles prostrés à quelques mètres d’eux dans des hangars à métros. Les cadenas, les capteurs et les caméras ne les arrêtent pas toujours. La peur du vide non plus.
Ils sortent la nuit, seuls ou en bande, et «cartonnent» de façon irrationnelle ou méthodique. Ils parcourent des kilomètres à pied. Ils grimpent partout. Quelques-uns savent tout dessiner, développent des styles fous et ne se cachent même plus. Comme Brusk, passé par les Beaux-Arts de Saint-Etienne. D’autres préfèrent le chrome et reproduisent frénétiquement leur nom, guidés par la seule visibilité de leur travail, cherchant le support le plus inaccessible ou le plus gonflé, parfois en plein jour. Comme l’inépuisable Solie.
A la belle époque, « le métro, on le taguait à quai »
Connaissances en géographie, rapidité, agilité, sens de l’infiltration, culot, persévérance dans le temps : telles sont les qualités qui offrent à un graffeur sa notoriété au-delà de la technique.
«Les services secrets auraient intérêt à embaucher ces gars, confie un anonyme. Ils ont des sens aiguisés, une connaissance incroyable des réseaux. Un type normal ne peut plus les attraper. Trop de réflexes, trop de connaissances, trop d’habitudes. Ces mecs ne courent pas, ils se glissent comme des rats dans des coins et disparaissent.»
Il fut pourtant un temps où le vandalisme était gratuit, même à Lyon. La faute à un vide juridique. Un membre des 2YP évoque la «belle époque» :
«Le métro, on le taguait à quai. On attendait que les portes se referment, chacun devant un wagon. Certains gars courraient derrière pour finir leurs lettres ! Mon plaisir, c’était de reprendre le même métro plus tard pour voir la tête des gens. Certains se décomposaient, mais d’autres semblaient kiffer !»
Le graffiti, c’est avant tout un style de vie.

(Cliquez sur l’image pour accéder au diaporama)

NB : cet article n’a pas vocation à inciter au vandalisme. Le graffiti reste, aux yeux de la loi, une destruction, une dégradation ou une détérioration du bien d’autrui, sévèrement réprimée (voir les articles du code pénal cités plus haut). Aujourd’hui, il n’existe pas de livre d’archives concernant le graffiti à Lyon. Mais aux dernières nouvelles, un tel projet doit arriver prochainement pour les années 1990 et 2000. Quant au pseudo «World Tour 82», il prépare actuellement un « site web d’archives sur Lyon, de Robbie Rob à Solie, concentré sur le tag, avec un archivage rue par rue de la ville ».



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