Au Royaume-Uni, GDF Suez mise sur les réacteurs nucléaires américains
GDF Suez s’associe pour le nucléaire britannique au nippo-américain
Westinghouse, un concurrent menaçant pour les réacteurs français.
Le terrain nucléaire britannique de Sellafield, propriété du consortium
Nugen, ne devrait finalement pas voir s’ériger de réacteurs nucléaires
français… mais plutôt des modèles nippo-américains. Le japonais Toshiba
devrait prendre dans les jours qui viennent 60% de Nugen. Il remplacera
ainsi l’espagnol Iberdrola, qui était jusqu’en décembre dernier
coactionnaire à 50% de Nugen au côté de GDF Suez.
Pour le nippon, c’est l’occasion de placer les produits de sa filiale
américaine Westinghouse, à savoir le réacteur AP 1000, concurrent direct
de l’EPR Français.
Avec ce mouvement, GDF Suez se détache un peu plus de "l’équipe de
France du nucléaire". Cette union de la filière tricolore derrière EDF
avait été construite par l’ancien Président Nicolas Sarkozy après
l’échec de la vente de 4 EPR à Abu Dhabi en 2009. Une union qui avait
mis de côté l’autre grand énergéticien, GDF Suez.
Une alliance indédite en Turquie
La stratégie nucléaire de GDF Suez a connu des stop and go. Très
présente dans les prévisions de mix électrique du PDG Gérard Mestrallet
il y a quelques années, l’option nucléaire avait peu à peu disparu des
discours. Et pour cause : le groupe avait été mal accueilli sur des
projets français. Il était entré en conflit avec le gouvernement belge
au sujet de la durée de vie de ses réacteurs. Sans compter l’accident de
Fukushima.
Mais au premier semestre 2013, GDF Suez a repris des couleurs atomiques
en s’affichant dans le consortium vainqueur pour le nucléaire turc. Le
projet, mené depuis le Japon, consiste à construire quatre réacteurs Atmea, un modèle conçu par Areva
et le japonais MHI, en bordure de mer Noire. Pour l’exploitation, le
français s’y retrouve associé à des partenaires inhabituels :
l’électricien Turc EAÜS (50%) et à deux japonais, MHI et Itochu.
GDF Suez fait donc maintenant un quasi-cavalier seul dans le nucléaire,
loin de l’équipe de France. Reste à savoir quelle sera sa place sur les
futurs grands marchés, en particulier en Arabie Saoudite. En écartant
GDF Suez de sa filière atomique, la France s’est créée un nouveau
concurrent dans une jungle nucléaire de plus en plus multipolaire.
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