vendredi 22 août 2014

LYON : Post 01A Graffiti et tag à Lyon : sur les traces des « sales gones »

Fresque située dans un quartier de Vaulx-en-Velin. © Lucas Dévé 

Graffiti et tag à Lyon : sur les traces des 
« sales gones »
http://www.rue89lyon.fr 15 09 2013
Par Lucas Dévé (diaporamas) et 
Igor Gauquelin (texte)

Ancienne gare des Brotteaux, un jour de semaine. Pour déjeuner, nous avons rendez-vous avec «l’ami de l’ami d’un ami». On ne connait ni son visage, ni son nom. Il nous a été chaudement recommandé par «quelqu’un». Le jeu de piste commence. Nous voilà au resto avec lui. Environ 30 ans, des lunettes, de belles chaussures et un costume de cadre. Il a même les cheveux propres. Nous lui présentons notre démarche, notre envie de publier une enquête, nos premières escapades pour photographier les graffitis et tags où ils se nichent à Lyon.
Lui, il boit nos mots. Nous ne savons pas qui est cet employé modèle, mais le scintillement de ses yeux le trahit : c’est un «vandale», un passionné, qui a probablement plus d’une décennie de vécu derrière lui. Il finit par se livrer un peu, puis beaucoup, sans jamais donner son identité :
«Pour l’adolescent, le tag a un côté omniscient, confidentiel et assez jouissif. Ca fout des fourmis. N’importe quel être humain est excité à l’idée de poser sa marque, même sur le plus petit rocher.»
L’adrénaline fait progresser, continue-t-il :
«C’est comme avoir les flics au cul, tu bats ton record aux 100 mètres à tous les coups. T’es obligé d’être concentré sur tout. Et là, tu te mets à faire des traits droits.»
Et de lâcher malicieusement :
«Moi, j’ai véritablement appris quand j’ai commencé à peindre des trains.»
Des chiffres et des lettres
Combien de graffeurs dans cette ville ? Difficile à dire. On les traque sur Internet, on les rencontre, mais toute discussion est marquée au fer du secret et de l’enfumage. Les vandales changent de nom dès qu’ils se font «cramer». Certains solitaires font même croire qu’ils sont deux. Tous les Lyonnais n’aiment pas les graffeurs, loin de là. Mais parfois, les ombres s’incrustent si bien sur une surface qu’à l’arrivée, les passants ne voient plus que ça : des graffs, des tags, des flops, des post-it, des pochoirs, des blockletters, des gravures au papier de verre, des brûlures, des «balafres». Mais avant tout des chiffres et des lettres : alphabet latin, numéros arabes.

(Cliquez sur l’image pour accéder au diaporama)

NB : cet article n’a pas vocation à inciter au vandalisme. Le graffiti reste, aux yeux de la loi, une destruction, une dégradation ou une détérioration du bien d’autrui, sévèrement réprimée (voir les articles du code pénal cités plus haut). Aujourd’hui, il n’existe pas de livre d’archives concernant le graffiti à Lyon. Mais aux dernières nouvelles, un tel projet doit arriver prochainement pour les années 1990 et 2000. Quant au pseudo «World Tour 82», il prépare actuellement un « site web d’archives sur Lyon, de Robbie Rob à Solie, concentré sur le tag, avec un archivage rue par rue de la ville ».



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