vendredi 27 septembre 2013

Schneider Post 03 : L'OPA de Schneider sur Invensys confirme le réveil des fusions


L'OPA de 
Schneider sur Invensys confirme le réveil des fusions

http://www.lemonde.fr 
le 31.07.2013 Par Denis Cosnard


Voir aussi :
http://bollonjeanmarc.blogspot.fr/2013/09/schneider-post-01
http://bollonjeanmarc.blogspot.fr/2013/09/schneider-post-02

Et deux acquisitions de plus ! Après les opérations spectaculaires lancées par Publicis et Essilor, deux autres grands noms entrent à leur tour dans la danse des fusions : Schneider Electric et Eutelsat.

Poids lourd de la filière électrique, Schneider a annoncé, mercredi 31 juillet, une offre publique d'achat (OPA) amicale sur Invensys, un fabricant britannique d'automatismes et de logiciels industriels, qui emploie 9 800 personnes. Montant de la transaction : 3,9 milliards d'euros.
"C'est une opération stratégique pour nous, une brique supplémentaire pour construire un groupe qui propose toujours davantage à ses clients", explique le PDG de Schneider, Jean-Pascal Tricoire.
L'initiative confirme un certain réveil des fusions en Europe. En juillet, 358 opérations y ont été annoncées, pour un total de 70 milliards d'euros, selon Bloomberg. Le nombre de transactions n'a rien d'exceptionnel, mais leur valeur totale marque, elle, un vrai regain d'activité, déjà perceptible en juin. Depuis la crise de 2008-2009, la valeur des fusions-acquisitions touchant l'Europe stagnait plutôt entre 20 et 50 milliards de dollars (entre 15 et 37,6 milliards d'euros) par mois.
"DES SERVICES ET NON PLUS SEULEMENT DES PRODUITS"
Même si l'Europe n'est pas sortie du marasme, l'accalmie sur le front des monnaies et la remontée des marchés boursiers donnent visiblement des ailes à certains groupes en forme. C'est ce dont témoignent le grand mariage conclu le 28 juillet entre Publicis et l'américain Omnicom, de même que l'achat des verres Transitions annoncé lundi par Essilor, qui ose ainsi la plus grande opération financière de son histoire. Autre exemple, la reprise de l'opérateur de téléphone allemand E-Plus par l'espagnol Telefonica, signée le 23 juillet pour 8,1 milliards d'euros.L'OPA de Schneider relève de la même logique. Des forges du Creusot (Saône-et-Loire) au matériel électrique en passant par la sidérurgie, l'histoire de ce groupe né en 1 836 a épousé les heurs et malheurs de la France industrielle. Avec son lot de rapprochements parfois mouvementés, comme pour Telemecanique."Ces dix dernières années, le groupe s'est profondément transformé grâce à des acquisitions, souligne Gaël de Bray, analyste à la Société générale. Pour accélérer sa croissance, il s'est mis à proposer des services et non plus seulement des produits, et il s'est renforcé dans les pays émergents. Il a aussi misé sur des métiers en essor, comme l'efficacité énergétique." En plus de fournir du matériel pour produire ou utiliser l'électricité, le groupe vend désormais des solutions pour en économiser.Mais "tous ces investissements ont pesé sur les marges et la rentabilité", ajoute M. de Bray. Depuis deux ans, les dirigeants de Schneider avaient donc mis la pédale douce sur les acquisitions, préférant intégrer les sociétés déjà reprises. Et faire remonter les marges malgré la crise en Europe. Ce travail n'est pas achevé. M. Tricoire et son conseil ont cependant jugé qu'une OPA sur Invensys était jouable. Et qu'il ne fallait pas rater le coche.
UN PRIX JUGÉ ÉLEVÉ
Ces dernières années, plusieurs groupes comme l'américain Emerson Electric s'étaient intéressés à cette ancienne vedette de la Bourse de Londres. Mais le déficit de son plan de retraite et la diversité de ses activités avaient refroidi leurs ardeurs.Tout a changé en début d'année, quand Invensys a vendu sa branche ferroviaire à Siemens, comblant du même coup son déficit en matière de retraites. "Cette cession a considérablement clarifié la vocation d'Invensys", note M. Tricoire. Sans tarder, "nous avons alors pris contact avec ses dirigeants." Au terme des discussions, Schneider a accepté de payer un prix jugé plutôt élevé sans être déraisonnable : 502 pence par action. Soit 14 % de plus que le cours d'Invensys à la Bourse de Londres avant l'annonce des discussions, et 27 % de mieux que la moyenne des trois mois précédents.C'est un peu moins que la proposition de 505 pence par action sur la table il y a quelques semaines. Mais la part payée en numéraire, elle, a été portée à 74 %. Le reste sera versé sous formes d'actions Schneider. Le groupe devra lancer pour l'occasion une augmentation de capital de 1 milliard d'euros. La hausse de l'endettement risque de faire un peu tousser les agences de notation. Mais Schneider se dit prêt à accepter que sa note baisse temporairement d'un cran.Car si l'intégration d'Invensys n'augmente que d'environ 8 % le chiffre d'affaires de Schneider, elle doit lui permettre de se renforcer très nettement dans les automatismes industriels, un de ses marchés clés, dominé par Siemens. L'OPA doit aussi ouvrir au groupe français les portes de certaines compagnies pétrolières et gazières, alors que ses clients traditionnels se trouvent plutôt dans la construction, la mécanique, etc.Par ailleurs, Schneider devrait pouvoir améliorer les marges d'Invensys qui sont inférieures aux siennes, profiter d'effets de taille, et réaliser d'importantes économies d'impôts. "Au total, le retour sur investissement sera rapide", de l'ordre de trois ans, promet M. Tricoire. La Bourse veut le croire : mercredi matin, l'action Schneider montait de 3 %. Elle s'est appréciée de 30 % en un an.

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